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Brésil : au secours des mineurs internés

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Au Brésil, 17 000 jeunes entre 12 ans et 18 ans sont internés dans des centres aux allures de prison, alors que leur capacité totale est limitée à 13 000 places. Sept cents autres sont incarcérés dans de vraies prisons, partageant les cellules des adultes. Plus de la moitié des 250 unités pour adolescents présentent des conditions sanitaires dégradantes, selon une enquête de l’ordre des avocats : cellules insalubres et surpeuplées, infiltrations, odeurs pestilentielles, rats, bouteilles en plastique en guise d’urinoir...

La loi prévoit pourtant que l’incarcération des mineurs doit être un ultime recours. "La majorité de ces adolescents ne dispose d’aucune assistance juridique. Ils sont enfermés sans savoir quand ils vont sortir. La torture est omniprésente", explique Carlos Nicodemos, président de l’ONG Projeto Legal, basée à Rio. "Notre équipe, composée de psychologues et d’avocats, assure la défense d’une centaine d’entre eux. Nous faisons la liaison avec le juge, qui doit réviser leur cas tous les six mois - une obligation qui est loin d’être respectée. Nous soutenons également les familles."

Projeto Legal engage aussi des actions en justice contre l’Etat pour les cas les plus graves de mauvais traitements, qu’elle dénonce par ailleurs régulièrement auprès de la commission interaméricaine des droits de l’homme. L’ONG a activement participé à l’élaboration de la Sinase, une loi votée il y a deux ans pour humaniser les centres de rétention et développer les peines alternatives : travail d’intérêt général (TIG) et "liberté assistée" (tel le contrôle de l’assiduité à l’école).

En janvier 2009, 19 500 jeunes bénéficiaient de ces mesures, mais à Rio, seuls 35 d’entre eux effectuent un TIG et 461 sont en liberté assistée, quand 1 660 autres sont privés de liberté. Projeto Legal se bat pour l’application de cette loi. Avec un succès limité. Sa demande faite aux centres de rétention de ne plus appeler les adolescents par des numéros reste sans réponse. Comme celle d’éviter aux mères l’humiliation de la fouille au corps avant les visites à leurs enfants. En revanche, depuis 2007, les adolescents ne sont plus menottés dans les tribunaux. Le résultat d’un recours en justice de Projeto Legal.

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