Renouvelables

Quelles sont les régions les plus vertes ?

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Alors que la COP21 et la campagne des élections régionales battent leur plein, où en sont les régions françaises sur le plan des énergies renouvelables ? Cet été, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a fixé un objectif ambitieux : la France devra tirer 32 % de sa consommation énergétique de sources renouvelables en 2030, contre 14 % en 2013. Un objectif qui doit passer par une forte augmentation de la part de l’électricité renouvelable dans le mix énergétique français, au détriment des énergies fossiles qui dominent actuellement.

Dans ce domaine, les régions sont loin d’être à égalité. Et la réforme territoriale accentue ces différences car certaines régions parmi les plus productrices fusionnent : Rhône-Alpes et Auvergne ; Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ou encore Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne.

Cette carte fait apparaître Rhône-Alpes comme largement en tête dans la production d’électricité renouvelable. Ceci est dû au fait que cette région concentre 40 % de la production hydroélectrique française, produite par des installations construites entre 1950 et 1990. L’hydroélectricité n’a donc rien d’une nouveauté : elle est intégrée dans le mix électrique français (dont elle représente plus de 11 %) depuis belle lurette et elle ne progresse plus guère.

Ce sont les autres sources d’électricité renouvelable (majoritairement solaire et éolienne) qui ont vu leurs installations se multiplier dans les années 2000. Entre 2005 et 2011, la production métropolitaine a plus que quadruplé et leur déploiement semble se poursuivre à un rythme soutenu depuis. Même si elle est en augmentation dans la quasi-totalité des régions françaises, la quantité d’électricité produite par l’éolien et le solaire dépasse cependant aujourd’hui à peine 60 % de la quantité produite par les barrages.

Pour ces deux technologies, il y a en tout cas une disparité régionale notoire dans l’évolution des installations : alors que certaines régions ont multiplié par plus de 15 leur production d’électricité durable, d’autres ne l’on même pas doublée.

Des bassins de spécialisation se sont créés sur le sol français. Les éoliennes se sont majoritairement développées dans les plaines céréalières de Picardie et de Champagne, et c’est dans ces régions qu’elles continuent de se multiplier ; la file d’attente des raccordements y est importante. C’est aussi le cas des Pays-de-la-Loire, de la Bretagne et de la Normandie, qui tirent avantage de leur littoral pour développer des éoliennes offshore (en mer). Leur poids est encore marginal, mais de nombreux projets sont en cours pour exploiter la force marine.

Paradoxalement, les régions qui hébergent la majorité du parc éolien (la moitié se partage entre les nouvelles régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Alsace-Loraine-Champagne-Ardenne) ne sont pas les régions au plus fort potentiel de production.

En effet, le rapport entre l’énergie effectivement produite et l’énergie qu’aurait pu produire une installation si elle fonctionnait à sa capacité maximale est plus élevé dans le sud-est de la France que dans le nord.

Sans surprise cette fois, le développement du photovoltaïque se concentre pour sa part dans le sud de la France.

Au total au niveau national, la production d’électricité d’origine photovoltaïque est 40 % inférieure à celle de l’éolien. Bien que toujours en augmentation, le développement de cette filière est en ralentissement depuis 2011 avec de moins en moins de raccords effectués.

Enfin, dernière source d’électricité renouvelable : celle produite grâce à la matière organique, et appelée « source bioénergétique ». Contrairement au solaire et à l’éolien, elle n’est pas tributaire des conditions météorologiques et la moitié de la puissance produite aujourd’hui provient d’installations brûlant des déchets ménagers. Le reste se partage entre le biogaz, le bois énergie et autre biocombustibles renouvelables. L’Ile-de-France se détache ainsi grâce à la valorisation de ses déchets.

Au total, cette production d’électricité, bien que très intéressante car produite majoritairement à partir de déchets, reste marginale. En 2015, la production nationale qui en est issue correspond à la production éolienne de Champagne-Ardenne. Reste que la biomasse est utilisée principalement pour produire de l’énergie de chaleur, sans passer par la case électricité. Sous cette forme, son poids est nettement plus important : 60 % de la production d’énergie finale renouvelable en France.

Véritable terre électrique, l’ALCA est actuellement dans le peloton des régions qui dynamisent les énergies renouvelable. En effet, 12% de sa production électrique est renouvelable et ce chiffre est en constante augmentation. L’éolien continue de progresser dans des zones ou les parcs sont déjà bien développés. 7% de l’électricité produite en Champagne-Ardenne est produite par le vent (contre 3% dans toute la France), ce qui fait de cette région la première en la matière. L’ALCA se place par ailleurs 4ème en production hydroélectrique avec notamment des installations sur le Rhin. Enfin, l’énergie renouvelable ne se cantonne pas à l’électricité. Avec 30% de son territoire couvert par la forêt, la région exploite bien le bois de chauffage qui représente à l’échelle de la grande région une quantité d’énergie trois fois plus importante que celle produite par les éoliennes.

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