Graphorama

Des démissions d’enseignants toujours en hausse et 3 autres infographies à ne pas rater

5 min

Le graphorama, c'est quatre infographies sélectionnées chaque semaine par la rédaction pour regarder l'actualité autrement.

Chaque semaine, Alternatives Economiques sélectionne pour vous quatre graphiques qui éclairent différemment l’actualité.

Au menu de ce nouveau graphorama : des démissions qui continuent d’augmenter chez les enseignants, des soins en baisse à l’hôpital, une inflation qui reste élevée, et des nappes phréatiques qui ont du mal à se remplir.

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Au menu de ce nouveau graphorama : des démissions qui continuent d’augmenter chez les enseignants, des soins en baisse à l’hôpital, une inflation qui reste élevée, et des nappes phréatiques qui ont du mal à se remplir.

1/ Enseignants : des démissions encore en nette progression

Le taux de départs volontaires des enseignants a doublé en cinq ans

Evolution du taux de départs définitifs volontaires* parmi les enseignants du public, selon l'ancienneté

Lecture : Parmi les enseignants en poste à l’éducation nationale à la rentrée, 0,05% ont choisi de quitter définitivement l’éducation nationale durant l’année scolaire 2008-2009, dont 0,02% de stagiaires, et 0,40% en 2021-2022, dont 0,11% de stagiaires.

* Démissions ou ruptures conventionnelles

L’évolution des démissions d’enseignants du secteur public, cela reste un problème de verre. Côté « à moitié vide », les chiffres que vient de publier le service des études du ministère de l’Education nationale (DEPP) pour l’année 2021-2022 confirment la progression forte et constante des « départs définitifs volontaires », dont le taux a doublé en cinq ans et a été multiplié par cinq depuis 2010. La situation est particulièrement frappante chez les stagiaires : près de 4 sur 100 démissionnent (ils n’ont pas droit aux ruptures conventionnelles) avant même leur titularisation.

Côté « à moitié plein », avec 1 974 démissions (qui, rappelons-le, doivent être acceptées par l’administration) et 862 ruptures conventionnelles en 2021-2022, ces départs ont beau être au plus haut, ils ne concernent toujours qu’une infime partie des effectifs (0,4 %). On devine toutefois, étant donné les difficultés des enseignants à se reconvertir, que le malaise qu’ils traduisent est d’une ampleur bien plus grande que ce qu’indique leur poids statistique, qui a toutes les chances de continuer à croître dans les années à venir.

Xavier Molénat

 

2/ L’hôpital qui coûte le moins cher, c’est celui où l’on ne soigne pas !

En 2022, les dépenses de santé augmentent de 3,9 % et atteignent 236 milliards d’euros, hors prévention, soins de longue durée et gouvernance. Soit une dépense moyenne de 3 500 euros par habitant. Une évolution « portée aussi bien par une hausse des prix que des volumes », commente la Drees. Qu’est-ce à dire ? Examinons deux importants sous-ensembles, les soins hospitaliers et les médicaments.

À l’hôpital, les prix augmentent de 4,8 %. Cela correspond aux augmentations salariales perçues par le personnel dans un but d’améliorer l’attractivité. Le volume d’activité baisse, lui, de 0,5 %. On a moins soigné à l’hôpital en 2022 qu’en 2021 et qu’en 2019. « Il est probable que ces chiffres reflètent les conséquences des lits fermés, faute de personnel », explique l’économiste Brigitte Dormont. La boucle de l’absurdité d’un pilotage austéritaire est bouclée : l’hôpital qui coûte le moins cher, c’est celui où l’on ne soigne pas.

Du côté des médicaments, les prix baissent (-3,4 %), les volumes augmentent (+9 %). Le gouvernement a-t-il bien négocié avec Big Pharma pendant que les patients irresponsables se gavent de médocs ? Pas si vite ! Dans les prix ne sont comptés que les médicaments vendus sur le marché, notamment les génériques. Les innovations thérapeutiques, pour lesquelles les labos imposent aux gouvernements des prix exorbitants, n’y figurent pas. Elles sont comptabilisées… dans les volumes...

Céline Mouzon

 

3/ Les prix restent plus élevés qu’avant la crise

Il ne faudrait pas se laisser duper : s’il y a reflux de l’inflation, on dépense toujours plus pour faire des courses qu’avant la crise sanitaire. Certes, la hausse des prix à la consommation sur un an était de 4,9 % en septembre, soit une inflation 0,7 point plus faible qu’à la même période l’an dernier. Mais c’était sans compter sur l’inflation cumulée. En septembre 2023, les prix étaient 15,7 % plus élevés qu’en janvier 2019, d’après l’Insee.

L’institut note que le reflux récent de la hausse des prix tient essentiellement aux tarifs de l’énergie, qui restent toutefois très volatils. Le cours du pétrole est d’ailleurs reparti à la hausse depuis les événements du 7 octobre sur la bande de Gaza. Côté alimentaire, les prix ont connu leur premier repli depuis près de deux ans en septembre.

Mais là encore, pas de réjouissance hâtive. L’inflation alimentaire devrait être de 6,9 % sur un an en décembre – contre 15,9 % l’an dernier cependant – selon les estimations de l’Insee. Et un panier alimentaire de 100 euros en 2019, coûtait en août dernier 23,8 euros de plus. Le porte-monnaie des ménages n’est donc pas encore sorti d’affaire.

Juliette Le Chevallier

 

4/ Nappes phréatiques : toujours pas de retour à la normale

Si les pluies ont permis d’arroser une grande partie du territoire en septembre et octobre 2023, la situation des nappes phréatiques reste inquiétante. 70 % d’entre elles ont diminué en septembre, et 66 % des niveaux sont inférieurs aux normales mensuelles, indique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin d’octobre.

Alors que l’hiver 2022-2023 a été particulièrement sec et doux, la période de recharge des nappes a été « déficitaire sur une grande partie du territoire ». Les précipitations de l’été 2023 ont ensuite été « peu bénéfiques pour les nappes », puis, « en septembre 2023, la part des pluies infiltrées en profondeur reste faible en raison de pluies insuffisantes et d’épisodes orageux localisés et intenses favorisant le ruissellement ». Par ailleurs, la température élevée au début de l’automne a maintenu en activité la végétation, qui consomme l’eau infiltrée au lieu de la laisser recharger les nappes.

Résultat, la majorité des nappes affiche des niveaux inférieurs à la moyenne depuis… mars 2022. Et la situation pourrait durer encore. « Le début de la période de recharge, débutant avec l’arrivée de pluies abondantes et la mise en dormance de la végétation, reste très incertain pour le mois d’octobre », conclut le BRGM.

Matthieu Jublin

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Commentaires (2)
GAEL CLAQUIN 27/10/2023
Quelle est l'explication de séparer les médicaments coûteux des prix pour les comptabiliser dans les volumes ? On craint l'enfumage !
Françoise CLERC 19/10/2023
Une coïncidence remarquable : le nombre de démissions des stagiaires de l'enseignement public augmente juste après la création des INsPE. Un hasard ?
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