Déprogrammer l'obsolescence

par Thierry Libaert Les petits matins-Institut Veblen, 2017, 82 p., 10 euros.

L’obsolescence programmée, c’est quand un industriel s’arrange pour que son produit tombe en panne après une durée de vie courte. Face à cette image répandue, l’auteur commence par rappeler que ce genre de comportement est plutôt rare. Il insiste sur trois autres dimensions plus importantes : l’impossibilité de réparer, l’obsolescence par incompatibilité (un nouveau système d’exploitation inutilisable avec votre ancien ordinateur) et la mode qui vous pousse à vous débarrasser d’objets encore utilisables.

Si le style n’est pas là et les répétitions nombreuses, le fond y est. L’idée d’une nécessaire obsolescence remonte aux années 1920-1930, les industriels citant le risque de manque de croissance si les produits durent trop longtemps. Dès les années 1960, le sociologue américain Vance Packard lance la contre-offensive intellectuelle en soulignant les coûts de cette stratégie. Une faible durée de vie des produits conduit à la surconsommation - voire au surendettement - et à des problèmes de recyclages.

La loi de transition énergétique de 2015 aborde le sujet pour la première fois, mais elle est peu opérationnelle, constate l’auteur. Il prône une information des consommateurs, une extension des garanties légales des produits et une taxe éco-contributive relevée pour ceux qui sont les moins durables... comme s’y est engagé un candidat à l’élection présidentielle nommé Emmanuel Macron.

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