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Les inégalités au travail entre les femmes et les hommes persistent et durent

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A l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, AlterEcoPlus publie une compilation de données sur les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes sur le marché du travail. Salaires, temps partiel, retraites... les progrès vers l’égalité entre les sexes restent très lents.

Inégalités de salaire

Le salaire moyen des femmes dans le secteur privé ou les entreprises publiques est inférieur de 19 % à celui des hommes, pour un poste en équivalent temps-plein (ETP) occupé toute l’année, c’est-à-dire une fois corrigé les différences de nombre d’heures travaillées. Cet écart a cependant (un peu) diminué de 2,4 points entre 2002 et 2012.

Comment s’explique cet écart ? Une partie vient des différences de niveau de diplôme, d’expérience professionnelle, de catégorie socioprofessionnelle, de taille d’entreprise, de secteur d’activité… Bref, de facteurs objectifs.

Mais une autre partie demeure « non expliquée ». Celle-ci représente entre 6 et 9 % de l’écart de salaire avec les hommes, selon les sources. C’est là que se nichent les pratiques de discrimination à l’égard des femmes, résultats des stéréotypes persistants.

Les femmes plus touchées par le temps partiel

Malgré une réduction des inégalités entre les femmes et les hommes en matière d’emploi à temps partiel depuis le début des années 1980 –décennie pendant laquelle le temps partiel s’est beaucoup développé -, les femmes restent beaucoup touchées par le phénomène. En 2013, 31 % des emplois féminins sont des temps partiels en moyenne, contre environ 7,5 % des emplois masculins. De même, la probabilité pour un actif occupé de travailler à temps partiel plutôt qu’à temps plein est 5,7 fois plus élevée pour une femme que pour un homme.

Contrairement à une idée reçue, la majorité des femmes ne « choisissent » pas le temps partiel pour s’occuper de leurs enfants. D’une part, 31 % d’entre elles déclarent travailler à temps partiel faute d’avoir trouvé un plein temps, d’après une étude de la Dares. Elles restent cependant plus nombreuses à travailler moins pour pouvoir s’occuper de leur famille que les hommes : 34 % des femmes contre seulement 7 % des hommes déclarent être à temps partiel pour cette raison.

Le diplôme réduit mais n’élimine pas les inégalités

Chez les cadres, la proportion de femmes varie selon le niveau de diplôme. Elles sont ainsi proportionnellement plus présente chez les cadres BAC + 3 et BAC + 4 (43 %) que parmi les cadres BAC + 5 (36 %). Mais cette tendance devrait changer dans les prochaines années, les jeunes femmes sortant désormais plus diplômées que les jeunes hommes du système scolaire.

La qualification réduit les inégalités, même si elle ne les élimine pas. C’est en revanche l’inverse dans la fonction publique quand on considère l’avancée en âge : à 25 ans, l’écart de rémunération est de 7 % pour la catégorie A, 6 % pour la B et 8 % pour la C. A 50 ans, ces taux sont respectivement de 24, 5 %, 13 % et 14 %, d’après une étude récente publiée par le Défenseur des droits.

Des retraites toujours moindres

L’écart de pension de retraite entre les femmes et les hommes en France, est au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE. Ce constat s’explique notamment par le fait que les femmes sont davantage représentées dans les emplois à temps partiel et ont plus de carrières hachées, du fait d’interruptions liées à la naissance des enfants. Cet écart tient aussi au fait que les femmes, en raison d’une plus grande longévité, sont plus nombreuses que les hommes aux âges élevés, où les montants de pension des femmes sont bien plus faibles que ceux des hommes.

Car ces inégalités se réduisent au fil des générations. Les politiques publiques destinées à concilier la vie familiale et la vie professionnelle, la participation croissante des femmes au marché du travail ainsi que la hausse de leur niveau de qualification, contribuent à la diminuer ces écarts.

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