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L’inégal partage des tâches domestiques

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Entre 1999 et 2010, le partage des tâches domestiques a très peu évolué. Sur l’ensemble du temps domestique, la part réalisée par les femmes est passé de 66 % à 63 %, si l’on ne prend en compte que les actifs ayant un emploi. Les hommes y consacrent le même temps en moyenne quotidienne que dix ans auparavant (2 heures) et la durée est passée de 3h 48 à 3h 26 pour les femmes.

Ces données rassemblent des activités très différentes. En 2010, les hommes bricolent moins qu’en 1999 (-10 minutes), et consacrent 7 minutes de plus aux soins des enfants et autres adultes, ainsi que 4 minutes supplémentaires au ménage. Les femmes 31 minutes de moins au travail domestique et 9 minutes de plus aux enfants.

Les données de l’Insee permettent de séparer ce qui relève du travail quotidien le plus ingrat du « quasi-loisir » (bricolage et jardinage). Si on ne prend en compte que le ménage, la cuisine, les courses et le rangement,  les écarts restent considérables.

Les femmes consacrent 2,3 fois plus de temps à ces tâches domestiques peu valorisées. L’écart varie fortement entre catégories sociales : il est de 3,3 chez les ménages d’agriculteurs, de commerçants et de chefs d’entreprise, de 2,5 chez les ménages ouvriers et de 1,9 chez les cadres supérieurs. Une partie des cadres réduit le déséquilibre en employant du personnel à domicile.

Si l’on ne comptabilise que le ménage proprement dit, la part des femmes est 4,4 fois supérieure à celle des hommes pour les populations ayant un emploi (66 minutes contre 15 minutes). Ces données moyennes peuvent néanmoins masquer un effet de génération, avec des répartitions qui tendraient à devenir plus équilibrées chez les plus jeunes.

L’inégalité face aux tâches domestiques freine les carrières des femmes et se répercute aussi sur les loisirs, la sociabilité ou l’engagement associatif.

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