Société

Léo Lagrange, une fédération qui milite pour des loisirs pour tous

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Acteur historique de l’éducation populaire, la Fédération Léo Lagrange développe aujourd’hui des actions novatrices dans la formation et l’insertion, mais aussi la petite enfance.

Grande fédération d’éducation populaire, l’association Léo Lagrange regroupe un vaste tissu de structures locales. C’est un acteur historique du secteur, né en 1950, en référence, raconte Vincent Séguéla, son secrétaire général, à l’esprit de 1936.

Léo Lagrange était en effet sous-secrétaire d’Etat aux Sports et à l’Organisation des loisirs dans le gouvernement du Front populaire… 

Grande fédération d’éducation populaire, l’association Léo Lagrange regroupe un vaste tissu de structures locales. C’est un acteur historique du secteur, né en 1950, en référence, raconte Vincent Séguéla, son secrétaire général, à l’esprit de 1936.

Léo Lagrange était en effet sous-secrétaire d’Etat aux Sports et à l’Organisation des loisirs dans le gouvernement du Front populaire. Et la création de la Fédération répondait aux opposants à la semaine de 40 heures et aux congés payés, qui disaient que cela allait générer une « société d’oisiveté ». Ainsi, ses fondateurs, Pierre Mauroy et Maurice Deixonne, ont été des pionniers du tourisme social.

Organisation centralisée

Puis, dans les années 1960, s’est développée la formation professionnelle des animateurs (sportifs notamment). Et dans les années 1980, avec les lois de décentralisation, la Fédération a adopté une structure qui perdure encore, avec une organisation territorialisée.

Enfin, avec les lois Sapin de 1995, une exigence accrue de transparence s’est fait jour avec l’essor des appels d’offres. Les associations membres ont alors été autorisées à développer des crèches et des centres de loisirs dans le cadre de marchés publics notamment.

« Cet été, trois Français sur dix ne sont pas partis en vacances »

Aujourd’hui, la Fédération regroupe 350 associations locales de tailles différentes, thématiques ou généralistes, s’appuyant sur des bénévoles et des salariés. On y trouve des structures périscolaires et extrascolaires, des maisons de quartier, des centres culturels, des centres sociaux, des structures spécialisées dans la petite enfance, s’adressant aux mineurs non accompagnés…

Son organisation est « assez centralisée », précise Vincent Séguéla, et les différents centres de loisirs et centres sociaux doivent avoir les mêmes qualités avec un statut harmonisé des personnels. Parallèlement, la Fédération a développé des activités en propre comme la formation professionnelle dans les métiers du social ou d’autres corps de métiers (des diplômes certifiants et qualifiants allant du CAP-BEP au bac +3, concernant 60 000 personnes par an).

Elle œuvre aussi dans l’insertion, avec un accent mis sur « les savoirs de base et les soft skills 1  », notamment pour les demandeurs d’asile et l’orientation et la formation des publics sous main de justice, par exemple.

Expertise jeunesse

La Fédération milite pour le droit aux vacances pour tous. « Cet été, trois Français sur dix ne sont pas partis en vacances », rappelle Vincent Séguéla. Elle est très investie dans la création du service national universel (SNU).

« Déjà, lors de notre congrès de 2005, nous avions proposé 100 idées pour la jeunesse », se souvient Vincent Séguéla. Parmi ces idées, il y avait celle d’un service civique obligatoire. « Nous sommes favorables au brassage social que cela implique et nous pensons que c’est une bonne chose “d’extraire” les jeunes de leur cadre de vie, notamment familial, explique Vincent Séguéla. On apporte notre connaissance des jeunes et de leurs rythmes en rappelant, par exemple, qu’il est important de ne pas exiger d’eux qu’ils se lèvent à 6 heures du matin pendant toute la durée du séjour de cohésion. »

Enfin, la Fédération développe aussi un système de mentorat où des adultes bénévoles parrainent des jeunes pour leurs activités scolaires, leur orientation professionnelle, leurs démarches administratives (accès aux droits), mais aussi sur « des questionnements plus larges, par exemple autour de leur vie sentimentale ».

 

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  • 1.   Les soft skills sont des compétences comportementales et relationnelles telles que capacités de communication, de travailler en équipe, le savoir-être, etc.

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