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Qui sont vraiment les immigrés ?

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Des retraités aisés venus profiter du soleil du Sud-Ouest aux ouvriers de l’industrie automobile, la population immigrée constitue un ensemble hétéroclite dans lequel se mêlent des personnes établies sur le sol français depuis des décennies et de nouveaux arrivants. Parmi les 5,5 millions d’immigrés, deux millions (37 % de l’ensemble) sont originaires d’Europe, une immigration souvent établie de longue date. Plus de 90 % des immigrés espagnols sont en France depuis plus de dix ans1. 2,3 millions (43 %) d’immigrés viennent d’Afrique. Là aussi, il s’agit d’une immigration ancienne en provenance principalement d’Algérie et du Maroc (700 000 immigrés chacun environ). Ces travailleurs sont en grande partie arrivés sur notre sol pour participer à sa reconstruction dans les années 1950 et leur migration avait été organisée par l’industrie française. Ils ont ensuite fait venir leur famille. Enfin, un million d’immigrés (20 %) sont originaires d’Amérique et d’Asie. Cette immigration comprend notamment des migrants de Turquie et des anciennes colonies françaises en Asie (Cambodge, Laos et Vietnam).

Répartition des immigrés par pays de naissance en 2010, en %

Ces populations appartiennent le plus souvent à des milieux modestes. Moins de 3 % des actifs originaires de Turquie et 10 % de ceux qui viennent d’Afrique sont cadres supérieurs, contre 17 % en moyenne pour l’ensemble des actifs occupés. 14 % des immigrés sont ouvriers non qualifiés, soit deux fois plus que l’ensemble des actifs occupés.

Le salaire net mensuel médian des personnes nées en France est supérieur en moyenne de 20 % à celui des immigrés hors Union européenne (1 550, contre 1 300 euros). La principale explication est leur faible niveau de diplôme : 49 % des immigrés hors Union ont un niveau scolaire inférieur au bac, au CAP ou au BEP, contre 30 % de l’ensemble de la population. Ce à quoi il faut ajouter l’interdiction d’occuper plus de cinq millions d’emplois pour ceux qui n’ont pas la nationalité française (60 % des immigrés), mais aussi les discriminations qui touchent les minorités dites "visibles", quelle que soit leur nationalité.

  • 1. Ces données ne prennent pas en compte la crise récente. Il est possible que l’on assiste à un regain d’immigration en provenance des pays méditerranéens.

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