Manuel critique du parfait européen

par Jacques Généreux Ed. du Seuil, 2005, 166 p., 12 euros.

Désormais, plus personne ne se déclare contre l’Europe parmi les partisans du non. On le comprend. Les tenants du oui ne cherchent-ils pas à réduire le référendum à une alternative pour ou contre l’Europe ? Et à convaincre les électeurs de voter oui, en dépit des réserves que leur inspirent les politiques actuelles de l’Union européenne, afin de ne pas mêler leurs voix à celles de l’extrême droite ? Jacques Généreux, professeur à Sciences Po, proche d’Henri Emmanuelli et collaborateur d’Alternatives Economiques, retourne l’argument. Il dramatise les conséquences du oui, annonçant une dérive libérale qui jetterait les peuples européens dans les bras du populisme. En résumé, si voter non, c’est voter comme Le Pen, voter oui, c’est voter pour Le Pen... Jacques Généreux place cependant avec raison la question du libéralisme au centre du débat, une question qui fonde sa critique sans merci des insuffisances du traité. Mais si les risques du oui sont longuement soulignés, les suites d’une éventuelle victoire du non ne sont pas abordées. Or, le risque est réel de voir " gravée dans le marbre " une situation qui encourage la concurrence des Etats, le dumping fiscal, la non-coordination des politiques économiques, donnant comme seule alternative le repli national. Les tenants du socialisme dans un seul pays ne s’en plaindront pas. Mais les proeuropéens comme Jacques Généreux ?

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