Le scandale des tournantes. Dérives médiatiques, contre-enquête sociologique

par Laurent Mucchielli Coll. Sur le Vif, éd. La Découverte, 2005, 124 p., 6,40 euros.

Pourquoi les viols collectifs, baptisés " tournantes ", ont-ils suscité une telle médiatisation entre 2001 et 2003 ? Laurent Mucchielli montre le décalage entre un phénomène social réel et l’ampleur qui lui a été donné. Il ne nie pas la question des violences spécifiques que subissent les femmes, et en particulier la réalité des viols, dont il décrypte les ressorts, où se conjuguent formation de bandes, misère sociale, machisme et violence sexuelle. Il s’interroge sur les raisons de fond d’une telle campagne.

" Que l’on veuille ou non l’entendre, le traitement des "tournantes" dans le débat public a tendu à imputer ce phénomène à la "barbarie" supposée des jeunes issus de l’immigration ", note-t-il. Un large consensus s’est établi pour montrer du doigt les jeunes garçons maghrébins, vites devenus les épouvantails de la société française, phénomène relayé notamment via le mouvement Ni putes ni soumises, applaudi à droite comme à gauche. Ce que montre Laurent Mucchielli, c’est que ce n’est pas en livrant une poignée de jeunes basanés à la vindicte populaire que l’on résoudra les tensions de ces cités.

Voir toutes nos notes de lectures

À la une

Laisser un commentaire
Seuls nos abonnés peuvent laisser des commentaires, abonnez-vous pour rejoindre le débat !