L'Amerique pauvre

par Barbara Ehrenreich Ed. 10/18, 2004, 334 p, 8,50 euros.

L’auteure a plongé dans le monde des bas salaires pour comprendre de l’intérieur comment les millions de salariés américains payés moins de 8 dollars de l’heure font pour vivre. Des journalistes s’étaient déjà mis dans la peau d’un Noir (John Howard Griffin), d’un Turc (Gunther Wallraff) ou d’un sans domicile fixe (Jean-Luc Porquet). Et l’on se souvient sans doute du sociologue américain Nels Anderson et de sa remarquable étude sur les " Hobos " (les sans abri routards américains), car il venait de ce monde de l’exclusion. On pourrait citer encore Jack London (La route, Martin Eden) ou Upton Sinclair (La jungle). L’approche de Barbara Ehrenreich n’est donc pas originale.

Le résultat, hélas, ne l’est pas davantage : il s’y confirme que, dans ce monde là, on vit mal, qu’on y est exploité et mal traité. L’accès au logement est plus que problématique, on y tient à coup de médicaments, et le moindre pépin de santé est un drame. Heureusement, les solidarités entre prolétaires jouent à plein, face à l’adversité du monde et à la rapacité des patrons.

Même si son étonnement surprend quelque peu et ressemble au débarquement d’une " bobo " chez les Martiens, notre auteure écrit bien et les tranches de vie qu’elle nous décrit, son exploration de la face cachée de la société libérale apprendront peut-être la réalité de la vie dans le pays le plus riche du monde à tous ceux - ils sont nombreux, chez les économistes particulièrement - qui ignorent que la richesse des uns se nourrit souvent de la misère des autres.

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