Réformiste et impatient

par François Chérèque Ed. du Seuil, 2005, 186 p., 19 euros.

Le réformisme est habituellement associé à " l’accompagnement résigné du libéralisme ". Pour le secrétaire général de la CFDT, il consiste à se donner des moyens efficaces pour changer une société pétrie d’inégalités et d’injustices et qui ne fonctionne pas bien. La responsabilité sociale des entreprises ne doit pas s’arrêter " aux seules obligations juridiques liées à la propriété de l’entreprise ", et l’action syndicale doit avoir deux objectifs centraux : l’emploi et les conditions de travail, aujourd’hui en mauvaise posture. On lit avec intérêt ses explications sur les positions contestées de la CFDT à propos des intermittents du spectacle (les règles qui les régissent relèvent d’un " super-libéralisme sur fond de super-protection sociale "), de la réforme de l’assurance chômage ou de celle des retraites. La loi doit fixer les principes généraux - la solidarité, les droits des travailleurs... -, mais c’est au contrat d’assurer son application concrète sur le terrain, affirme François Chérèque, qui brosse les contours d’un syndicalisme, à la fois exigeant et souple, solidaire et attentif aux contraintes, revendicatif et ouvert aux compromis. Certains n’aimeront pas, mais, parce que le plaidoyer est solide, l’analyse cohérente, le livre est important et interpelle l’ensemble des forces sociales.

Voir toutes nos notes de lectures

À la une

Laisser un commentaire
Seuls nos abonnés peuvent laisser des commentaires, abonnez-vous pour rejoindre le débat !