Dehors les p'tits lus. Chronique d'une usine sacrifiée

Une chronique à deux voix qui raconte la fermeture des usines Lu de Danone. Celle de la journaliste Anne Gintzburger d’abord, qui suit le plan de licenciement, étalé sur trois ans, récit finement tissé avec des informations plus générales sur l’évolution de la loi (par exemple, la loi de modernisation sociale votée en janvier 2002) ou sur d’autres cas de restructurations comme Michelin. L’autre voix est celle de Monique Laborde, infirmière chez Lu entre 1983 et 2004, qui a consigné son quotidien dans un carnet de bord plus intimiste. Les salariés passent les uns après les autres dans son poste d’observation, l’infirmerie, exprimant leur désarroi.

Les deux auteures sont très en colère, cela se sent. Pourtant, elles donnent aussi la parole à la direction de l’entreprise. Le plan de reclassement de Danone se voulait exemplaire. C’est pour cela que la fermeture a duré si longtemps. Parce que le plan avait pour objectif de reclasser le maximum de personnes aux meilleures conditions. Est-ce possible, se demandent les auteures ?