La prospective

par Thierry Gaudin Coll. Que sais-je ?, éd. PUF, 126 p., 8 euros.

Thierry Gaudin préside l’association Prospective 2100. 2100 est un horizon raisonnable pour étudier des questions comme les climats, la population mondiale, l’installation de l’homme dans l’espace. Dans un récent ouvrage, il fait le point sur son métier, la prospective, " technique cognitive " à laquelle ont recours les gouvernements, les entreprises et les élus locaux, et qui consiste, après avoir étudié soigneusement une question complexe, à élaborer - en général en groupe - des représentations de différents avenirs possibles.

Ces scénarios n’ont rien d’immuable : la seule certitude que nous ayons à propos de l’avenir, c’est qu’il n’est pas écrit d’avance, qu’il reste ouvert et que nous pouvons le modifier par l’action. Thierry Gaudin utilise des techniques modernes pour aider les dirigeants à le faire, mais il regarde avec intérêt les oracles antiques, devins et chamans, dont les pratiques, même les plus irrationnelles, ont pu avoir un effet thérapeutique sur des hommes anxieux. Il reconnaît aussi la valeur littéraire de certaines oeuvres de science-fiction, à commencer par les romans de Jules Verne. Il faut dire qu’il y a dans la prospective une part de rêve : on tente d’imaginer ce qui peut advenir, mais on affirme aussi ce que l’on souhaite qu’il advienne. En définitive, l’avenir est fait de ce mélange de tendances lourdes sur lesquelles nous ne pouvons rien, d’événements prévisibles et imprévisibles, de rêve et de volonté.

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