Entretien

Objectifs du millénaire : " il faut aller plus loin "

2 min
Marina Ponti directrice Europe de la campagne des Nations unies en faveur des Objectifs du millénaire pour le développement

Alternatives Economiques : Les décisions prises lors du G8, en juillet dernier, représentent-elles une avancée vers les Objectifs du millénaire pour le développement?

Marina Ponti : Ces décisions sont un bon point de départ, mais il faut aller plus loin. Cette réunion des pays les plus riches s’est penchée en particulier sur la question de la pauvreté en Afrique, thème choisi par Tony Blair. Mais aucun engagement véritablement nouveau n’a été pris. Par exemple, concernant l’augmentation de l’aide au développement, aucune échéance précise n’a été arrêtée.

Quels engagements devraient prendre les Etats participant au Sommet mondial des Nations unies en septembre ?

Ce Sommet mondial sera une opportunité sans précédent pour prendre des engagements concrets, notamment en matière commerciale. Les pays riches doivent en particulier faire des concessions dans le domaine agricole. Par ailleurs, il est nécessaire que les créanciers réduisent davantage la dette des pays pauvres, afin que les remboursements ne gênent plus les investissements nécessaires pour atteindre les Objectifs du millénaire. C’est ce que l’on appelle une " dette soutenable ". Enfin, suite à la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement, adoptée en mars dernier, il est nécessaire de fixer des échéances pour la mettre véritablement en oeuvre. Il s’agit d’harmoniser les pratiques des différents donateurs et de les mettre en cohérence avec les politiques des pays en développement qui reçoivent les aides.

Quel est le rôle de la société civile pour que ces décisions soient prises ?

Il est possible d’atteindre les Objectifs, mais cela nécessite une réelle volonté politique. La société civile peut la stimuler, notamment à travers des mobilisations telles que la campagne " 2005 : plus d’excuses ! ", qui relaie en France l’Action mondiale contre la pauvreté. Au-delà, les ONG doivent former des alliances avec d’autres acteurs d’influence comme les médias, les universités..., afin de créer une masse critique pour faire bouger les choses !

À la une

Laisser un commentaire
Seuls nos abonnés peuvent laisser des commentaires, abonnez-vous pour rejoindre le débat !