Le territoire est mort, vive les territoires !
Avec l’essor des flux de toutes sortes (commerciaux, informationnels, etc.) qui font fi des frontières, nous assisterions à la fin des territoires. Cette hypothèse était défendue dans les années 90 par une abondante littérature. Ce recueil de contributions d’auteurs de différents horizons disciplinaires et géographiques en prend le contre-pied, en soulignant au contraire la recomposition des formes territoriales à l’oeuvre dans les pays du Nord comme du Sud. En fait, nous aurions basculé dans une " postmodernité territoriale " marquée par des découpages à géométrie variable. La France n’y échapperait pas, comme en témoignent, outre la décentralisation, les arrangements institutionnels consentis aux collectivités locales d’outre-mer.
Pour autant le " vive les territoires ! " affiché en titre est trompeur. Les directeurs d’ouvrage se gardent bien de se livrer à une défense et illustration systématique de ces territoires. Certains, rappellent-ils, peuvent être aussi synonymes d’enfermement... Devant le risque de fragmentation territoriale excessive qui risque de compromettre le développement économique, ils défendent plutôt l’idée d’échelons et de cadres territoriaux politiques " subsidiaires ". Lesquels restent à inventer...