Emploi des jeunes : du neuf avec du vieux

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Pour remplacer le contrat première embauche, le gouvernement recycle des dispositifs existants.

La proposition de loi votée en urgence par le Parlement le 13 avril dernier, pour abroger le contrat première embauche (CPE), se borne à élargir l’accès à trois dispositifs qui existent déjà pour les jeunes en difficulté et à accroître les aides versées aux employeurs les embauchant.

Premier dispositif : le contrat d’insertion dans la vie sociale (Civis). Jusqu’ici réservé aux jeunes n’ayant pas atteint le niveau bac + 2, il sera désormais ouvert à tous les moins de 26 ans qui " rencontrent des difficultés particulières d’insertion sociale et professionnelle ". Le Civis n’est pas un contrat de travail, mais un dispositif d’accompagnement personnalisé chargé d’aider le chômeur à trouver du travail, une formation ou une réponse adaptée à ses problèmes sociaux (logement, par exemple). Désormais, chaque jeune se verra attribuer un " référent " (personne chargée de le suivre), lequel devra, dans les trois mois, lui proposer un emploi en alternance dans une entreprise, une formation pour accéder à un métier " en tension " (offres d’emploi supérieures aux demandes) ou une assistance spécifique lorsque le jeune est très éloigné de l’emploi. L’accompagnement pourra être poursuivi un an après le retour en emploi.

Deuxième dispositif : le contrat jeune en entreprise. Réservé aux jeunes de moins de 26 ans n’ayant pas le bac ou au chômage depuis plus de six mois, il est désormais ouvert aux jeunes ayant signé un Civis. De plus, l’aide versée aux employeurs, qui est actuellement de 300 euros par mois les deux premières années et 150 euros la troisième, avec une réduction pour les jeunes diplômés, est portée à 400 euros la première année et à 200 la deuxième (l’aide de la troisième année est supprimée).

Troisième dispositif : le contrat de professionnalisation. Il s’agit d’une formation en alternance en entreprise qui s’accompagne actuellement d’une exonération des cotisations patronales de sécurité sociale. Cette exonération sera complétée par une aide à l’employeur (200 euros par mois la première année, 100 euros la seconde) si celui-ci embauche en contrat à durée indéterminée (CDI).

Seule véritable nouveauté, la création de stages en qualification, réservés aux signataires d’un Civis : il s’agira de stages de trois à six mois dans les métiers " en tension ", selon des modalités qui devront être arrêtées avec les partenaires sociaux.

Le dispositif est clairement centré sur les jeunes en difficulté, contrairement au CPE, qui visait l’ensemble des jeunes. Rappelons à ce propos que, si l’on compte environ 7,5 millions de jeunes de 16 à 25 ans inclus (France métropolitaine), 3,9 millions sont en formation initiale (y compris apprentissage), 0,2 sont inactifs. Il en reste donc 3,4 millions qui sont présents sur le marché du travail, dont 1,5 million ont quitté l’école sans diplôme. Parmi eux, près de 400 000 sont au chômage (soit la moitié des jeunes au chômage) et environ 100 000 en emplois aidés ou en stages.

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