La croissance ou le progrès ? Croissance, décroissance, développement durable

par Christian Coméliau Coll. Economie humaine, éd. du Seuil, 2006, 312 p., 23 euros.

A la différence de tant de livres faisant l’apologie de la décroissance, celui-ci refuse la caricature ou la simplification et regarde les choses de près. Et si l’auteur aboutit à la conclusion que la croissance ne peut suffire à réduire les inégalités, qu’elle se heurte à des limites écologiques et qu’elle n’a pas forcément les effets bénéfiques dont on la crédite, c’est après avoir analysé en détail les analyses existantes.

Pourtant, bien que la croissance indéfinie ne soit ni possible ni souhaitable, elle demeure souvent, pour l’opinion publique et les décideurs, une exigence inévitable, car elle semble la seule planche de salut, pour les pays très pauvres et en croissance démographique comme pour les pays très riches aux prises avec des problèmes d’emploi et de besoins sociaux en hausse. Aussi l’auteur s’emploie-t-il à montrer que la croissance n’est pas forcément indispensable au développement. Même s’il s’appuie sur des problématiques intéressantes - celle de l’écologie industrielle, par exemple -, son inventaire n’est pas toujours convaincant. Montrer que les indicateurs de bien-être divergent de ceux de la croissance économique ne prouve pas pour autant que l’on peut se passer de celle-ci.

Analysant ce que pourrait être une politique de croissance, toutes les fois que celle-ci apparaît souhaitable faute d’alternative crédible, il plaide en faveur d’un développement planifié. Nuancé, au prix d’une certaine technicité, synTDétique et critique tout à la fois, il s’agit incontestablement du meilleur livre sur le sujet à ce jour.

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