Au risque de l'evaluation. Salariés et candidats à l'emploi soumis aux aléas du jugement

par Marie-Christine Bureau et Emmanuelle Marchal (dir.) Coll. Le regard sociologique, éd. Presses universitaires du septentrion, 2005, 250 p., 16 euros.

Qu’est-ce que l’intérim, sinon une évaluation permanente et chaque fois renouvelée, donc une mise à l’épreuve perpétuelle, des salariés concernés ? Une enquête, menée dans l’automobile française et dans des petites et moyennes entreprises (PME) de l’agro-alimentaire, le montre à l’évidence : la flexibilité recherchée par les entreprises, jamais certaines de leurs lendemains, va de pair avec des " processus d’écrémage " : les sociétés d’intérim trient, les entreprises trient ensuite, lors des renouvellements, et plus sévèrement encore lorsqu’il s’agit de transformer le poste en contrat à durée indéterminée. On imagine la " déstabilisation sociale " sur les jeunes concernés, décrite par les auteurs de ce texte (Robert Ardenti, Armelle Gorgeu et René Mathieu).

D’autres chercheurs nous racontent comment des PME utilisent la " professionnalité " des seniors, leur expérience incorporée à l’activité de l’entreprise : ici, sous la forme d’un compagnonnage des jeunes, ailleurs sous celle d’un transfert de compétence. Analyse du hip-hop (comment cela a pu devenir un courant de la danse contemporaine), Internet... : autant de transformations dans la façon de regarder, de juger, de transférer, de valoriser... ou d’exclure. C’est parfois un peu jargonnant, souvent pointu, mais c’est passionnant.

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