Pourquoi l’économie européenne marche mal

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Cinquante ans après le traité de Rome, l’économie européenne est très intégrée, mais pas la politique. D’où la crise actuelle.

Le 25 mars 1957, l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays Bas signaient à Rome le traité instituant le marché commun. Cinquante ans plus tard, vingt et un autres Etats les ont rejoints, mais la construction européenne connaît une crise profonde. Chômage, faible croissance, délocalisations, les Européens ne voient pas l’avenir en rose. Les " Non " français et néerlandais, deux pays fondateurs de l’Union, au projet de traité constitutionnel européen sont les symptômes les plus notables de cette crise. Depuis les années 80, les dysfonctionnements se sont en effet accumulés au sein de l’Union, autour d’un problème central : trop de concurrence et de marché et pas assez de politique.

Malgré quelques avancées sur la voie de l’intégration politique, le traité constitutionnel européen n’est pas apparu comme une réponse à la hauteur des enjeux. Comment en est-on arrivé là ? Qu’est ce qui " marche " et qui ne " marche pas " dans la construction européenne ? Euro, marché unique, revue des principales réalisations des cinquante dernières années.

Taux d’intérêt nominal moyen dans la zone euro, en %

1. L’euro

La monnaie unique a été le grand projet européen des années 90. Du traité de Maastricht en 1992, qui lançait la mécanique, au 1er janvier 2002, avec l’utilisation généralisée des pièces et des billets en euros. Ce ne fut pas une mince affaire, en particulier de convaincre l’Allemagne de renoncer à sa monnaie, le deutschemark, qui avait symbolisé le " miracle " de l’après-guerre. Le navire est malgré tout arrivé à bon port, rassemblant même au final davantage de pays que ce qui était escompté, avec notamment la qualification dès 1997 de l’Italie pour l’euro. Huit ans après son démarrage, quel bilan peut-on en tirer ?

2. La régulation macroéconomique

La dynamique de rattrapage vis-à-vis des Etats Unis s’est interrompue depuis le début des années 90. Et le chômage touche encore 8 % de la population active en moyenne, tant dans la zone euro que dans l’Union à vingt-cinq. Chacun, ou presque, convient que la régulation macroéconomique de l’Union européenne dans son ensemble, et de la zone euro en particulier, fonctionne mal. Il existe pourtant aussi quelques modestes motifs de satisfaction.

3. Le marché unique

En 1957, l’Europe avait été bâtie comme un marché commun. La principale disposition du traité de Rome consistait à supprimer les droits de douane entre pays membres. En 1986, l’Acte unique devait permettre de franchir une nouvelle étape pour construire, à partir de 1993, un marché unique. Il ne s’agissait plus seulement d’échanger des biens, mais de libéraliser les flux de capitaux, d’unifier les règles du jeu, de permettre à tous les acteurs, y compris les prestataires de services, de vendre dans un autre pays... Un processus toujours en cours vingt ans après, avec la libéralisation de l’électricité, du gaz, de la poste, des chemins de fer...

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