RMIstes : des citoyens à part entière
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Un sondage auprès de 1 000 personnes touchant le RMI s’est intéressé à leur perception des hommes politiques, des syndicats et des dispositifs publics qui les concernent. Réalisée par TNS-Sofres à la demande du haut-commissariat aux Solidarités actives, cette initiative mérite d’être saluée : généralement, on s’intéresse plutôt aux représentations du reste de l’opinion publique à l’égard des allocataires du RMI. Que disent les RMIstes du monde qui les entoure ? Tout d’abord qu’ils s’y intéressent pleinement. Ils remplissent leur devoir civique et se sont rendus aux urnes lors des dernières élections présidentielle et législatives... comme tout le monde. Mais ils sont aussi sans grandes illusions à l’égard de la classe politique et syndicale, qui les représente mal selon eux. Ils ne sont pas les seuls à le penser. Les allocataires du RMI accordent, en revanche, beaucoup plus d’importance au travail réalisé par le secteur associatif pour améliorer la vie quotidienne des gens. Là encore, nombre de salariés (les jeunes et les femmes) et de chômeurs se retrouveraient dans cette échelle des préférences collectives.
Quant au rapport à l’emploi, 25 % des allocataires travaillent, sans pour autant arriver à sortir du RMI. Seuls 9 % des personnes interrogées estiment qu’elles ne retravailleront plus jamais. La plupart des autres souhaiteraient pouvoir travailler, mais n’y parviennent pas, par manque d’emplois, de moyens de transport ou de formation professionnelle. Faut-il, pour les aider à sortir du RMI, mettre en place un dispositif d’intéressement financier à la reprise d’emploi, comme veut le faire Martin Hirsch avec le revenu de solidarité active (RSA) ? Seuls 8 % des personnes interrogées pensent que oui.
Il n’y a plus qu’à espérer que le haut-commissariat aux Solidarités actives tire tous les enseignements de ce sondage, en envisageant d’autres voies et moyens pour réinsérer dans l’emploi les allocataires du RMI. La formation professionnelle constitue une de ces voies. Or, le système français est très inégalitaire et ne permet pas aux allocataires, ni aux chômeurs en général, d’accéder à des formations qualifiantes pouvant les aider à sortir du chômage [voir ci-contre]. Il faut aussi porter le débat sur ce terrain-là, si l’on veut lever les freins à l’employabilité de ces personnes.
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