Opinion

Mission possible

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Luc Lamprière directeur général d'Oxfam France-Agir Ici

En avril dernier, l’OCDE publiait les chiffres de l’aide publique au développement (APD) versée par les pays riches en 2007. Résultat : ils baissent pour la première fois depuis 2000, malgré les engagements solennels des pays développés. En France, Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy ont, à de multiples reprises, promis de porter très rapidement le montant de l’APD à 0,7% du produit intérieur brut (PIB). Mais au lieu de croître, son volume diminue : entre 2005 et 2006, son montant est passé de 0,47 % à 0,39 % du PIB. Et rien ne laisse présager que cette tendance soit bientôt inversée. Pourtant, si la pression est suffisamment forte, nous pouvons amener le gouvernement à revoir sa copie : pour que la France honore ses engagements, il suffirait par exemple d’y consacrer une somme équivalente à la moitié de ce que les Français dépensent, en moyenne chaque année, en parfums et eaux de toilette !

Premier bailleur de fonds en matière d’aide au développement, l’Europe a une responsabilité particulière au regard des Objectifs dits du millénaire, qui visent à réduire la pauvreté mondiale de moitié d’ici à 2015. Or, en Afrique notamment, elle a beaucoup déçu ces derniers temps. En particulier avec les accords dits " de partenariats économiques ", d’inspiration très libérale que l’Europe veut imposer aux pays africains et qui ont suscité une forte mobilisation sur tout le continent.

La France va prendre, en juillet prochain, la présidence de l’Union. La pression qu’il faut exercer sur le gouvernement français ne concerne donc pas seulement l’aide française, mais également la politique de l’Union. Dans un contexte où la hausse des prix des produits agricoles et des matières premières plonge encore plus de nombreux pays du Sud dans la misère, il y a urgence ! Voilà, pour la présidence française de l’Union, une mission que l’on osera juger possible.

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