Bibliographie : un petit tour de crise...

4 min

La crise. Comment en est-on arrivé là ? Comment s’en sortir ?, par Michel Aglietta, éd. Michalon, 2008.

Un court essai dans lequel l’économiste rassemble les principaux éléments de son analyse de la crise financière et de ses conséquences sur l’économie réelle : recadrage dans le contexte macroéconomique, étude du comportement des acteurs financiers, appel à un endettement public pour se substituer à des emprunteurs privés défaillants, basculement du pouvoir financier vers l’Asie, rôle de l’Europe, propositions de régulation, etc., les thèmes traités sont nombreux. En toile de fond, l’idée énoncée d’emblée par l’auteur que les crises sont inhérentes au fonctionnement de la finance.

Crise et rénovation financière, par Michel Aglietta et Sandra Rigot, éd. Odile Jacob, 2009.

Une explication des mécanismes de la crise et des nécessaires transformations de la finance. Assez technique, mais brillant.

La crise de la finance globalisée, par Anton Brender et Florence Pisani, coll. Repères, éd. La Découverte, 2009.

Cet ouvrage resitue la crise dans la perspective de la globalisation financière de ces dix dernières années. Les transferts d’épargne massifs des pays émergents et pétroliers vers les Etats-Unis n’ont été possibles que parce qu’ils se sont accompagnés de transferts de risques, que le système financier occidental a pris en charge. Pour les auteurs, une finance globalisée appelle une régulation globale.

" Une crise tant attendue. Leçons d’histoire pour économistes ", par Robert Boyer, Centre Cournot pour la recherche en économie, Prismes n° 13, novembre 2008.

Une mise en perspective historique des dérapages liés aux innovations financières depuis une vingtaine d’années qui permet de dégager les spécificités de la crise actuelle. Des propositions stimulantes.

Les 100 mots de la crise financière, par Bertrand Jacquillat et Vivien Levy-Garboua, coll. Que sais-je ?, éd. PUF, 2009.

D’agences de notation à structure de défaisance, d’aléa moral à credit crunch, en passant par Keynes et Minsky, le lecteur trouvera des explications claires sur les principaux termes qui reviennent si souvent dans le commentaire de la crise. Si les auteurs sont de ceux qui considèrent que " c’est de davantage de finance dont le monde a besoin ", ce petit ouvrage est néanmoins fort utile par son caractère ni trop technique ni trop simpliste.

La crise. Des subprime au séisme financier planétaire, par Paul Jorion, éd. Fayard, 2008.

L’auteur avait écrit en 2006 un ouvrage prémonitoire dans lequel il décrivait le château de cartes bâti par la finance américaine avec le système des prêts hypothécaires. Ce nouveau livre propose de nombreuses analyses remarquables pour qui veut comprendre la crise actuelle.

La crise de trop. Reconstruc-tion d’un monde failli, par Frédéric Lordon, éd. Fayard, 2009.

Après avoir analysé la crise dans Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières (éd. Raisons d’agir, 2008), Frédéric Lordon brosse ici un tableau de ce que serait l’économie de ses rêves et se veut le porte-parole de ceux qui ont " envie de tout casser ".

De l’euphorie à la panique : penser la crise financière, par André Orléan, éd. Rue d’Ulm, 2009.

Un excellent petit livre à mettre entre toutes les mains. Très pertinent et néanmoins accessible (voir page 99).

Quelle finance après le G20 ?, L’Economie politique n° 42, avril 2009.

Une synthèse des enjeux du G20 en termes de régulation de la finance, qui passe au crible tous les principaux dossiers : architecture financière internationale, produits dérivés, paradis fiscaux, etc.

La Crise, Alternatives Economiques Poche n° 38, avril 2009.

L’indispensable synthèse sur la crise, ses origines, ses mécanismes, son déroulement et ses conséquences. En librairie et sur www.alternatives-economiques.fr

La crise autrement

Raconte-moi la crise, par Jean-Marie Harribey,

éd. Le Bords de l’eau, 2009.

Sachant que l’économie est une science lugubre et que l’altermondialisme se caractérise par une faible inclination à rire des problèmes de la planète, il faut saluer ce petit recueil qui rassemble des textes écrits au fil du temps par Jean-Marie Harribey, vice-président d’Attac. L’auteur nous propose en effet dans ce livre un " à la manière de " qui emprunte à La Fontaine, Corneille, Cervantès ou encore Hugo pour décrire le fonctionnement de l’économie et analyser les origines de la crise. Ce petit livre, qui ne prend pas la tête, se lit avec bonheur. Sa tonalité critique est assez vivifiante par les temps qui courent, y compris pour ceux qui, comme l’auteur de ces lignes, ne partagent pas toutes les analyses de son auteur !

Dictionnaire posthume de la finance,

par David Abiker et Evariste Lefeuvre, éd. Eyrolles, 2009.

David Abiker, chroniqueur à France Info, s’est adjoint les services d’Evariste Lefeuvre, économiste spécialiste des marchés chez Natixis, pour écrire ce petit ouvrage qui propose un tour alphabétique de la planète finance sur un mode résolument humoristique. Au passage, les auteurs en pro-fitent pour décrypter nombre de termes techniques. Connaissant les résultats de Natixis, on se dit, une fois le livre refermé, que le jeune Evariste aurait mieux fait d’arrêter plus tôt la banque pour se consacrer à la littérature...

À la une

Laisser un commentaire
Seuls nos abonnés peuvent laisser des commentaires, abonnez-vous pour rejoindre le débat !