Impôts : pourquoi les riches doivent payer plus (introduction au dossier)

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En octobre, le Parlement commence l’examen du budget de l’Etat et discute donc des impôts et de leur évolution. Un an après la chute de Lehman Brothers, une fois le nécessaire accompli pour éviter la plongée de l’économie mondiale dans la dépression, il est temps de se demander ce qu’il faut faire pour qu’une telle épreuve ne se reproduise pas. Et la fiscalité est manifestement un des outils qu’il faut mobiliser.

Au cours des dernières années, les gouvernements successifs, de droite mais aussi de gauche, ont, en France comme ailleurs, abaissé notablement les taux supérieurs de l’impôt sur le revenu. Ils ont aussi réduit à sa plus simple expression l’impôt sur les successions, rogné l’impôt sur les bénéfices... Autorisant ainsi, au nom d’une supposée efficacité économique, une remontée des inégalités de revenus et de patrimoine à des niveaux qu’on n’avait plus connus depuis le début du XXe siècle.

La crise est venue démontrer depuis que ces formidables inégalités avaient certes une utilité évidente pour ceux qui se situaient tout en haut de l’échelle sociale, mais absolument aucune pour la société dans son ensemble. Bien au contraire : l’appât du gain, désormais sans limite faute de frein fiscal efficace, a incité les plus riches à prendre, et à faire prendre aux entreprises et aux institutions financières qu’ils dirigent, des risques inconsidérés dans l’espoir d’accroître plus rapidement encore leurs revenus et leur patrimoine. A charge ensuite pour les contribuables ordinaires, qui n’ont pas de comptes en Suisse, et pour les salariés de base, qui perdent leur emploi, de payer les pots cassés quand l’affaire tourne mal.

Bref, il est plus que temps de revenir sur le désarmement fiscal opéré ces dernières décennies. C’est souhaitable moralement, nécessaire économiquement et, qui sait, possible politiquement. Les grands Etats, confrontés à un endettement croissant, semblent en effet enfin décidés à combattre avec un tant soit peu de fermeté les paradis fiscaux et à éliminer le secret bancaire dont l’existence a jusque-là servi à excuser l’abandon croissant de toute fiscalité progressive. Certes, il faut manier le levier fiscal avec prudence, afin de ne pas casser une reprise économique encore fragile, mais la direction ne fait pas de doutes : les plus riches doivent se remettre à payer davantage d’impôts.

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