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CAC 40 : l’actionnariat étranger recule

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La part des non-résidents dans le capital des entreprises du CAC 40 a diminué. Principale cause : l'effet prix.

Fin 2008, 39,2 % de la capitalisation boursière des sociétés françaises du CAC 40 étaient détenus par des actionnaires ne résidant pas sur le territoire français, contre 45,7 % en 2006, selon une étude de la Banque de France. Une inversion de tendance semble donc s’esquisser : la part des actionnaires étrangers dans le capital des grandes entreprises de l’Hexagone recule depuis deux ans, alors qu’elle ne cessait jusqu’alors de progresser.

En 2008, 13 sociétés du CAC 40 sur les 36 étudiées par la Banque de France étaient détenues majoritairement par des actionnaires étrangers. Elles étaient 15 en 2007. 12 (contre 13 en 2007) avaient un taux de détention de leur capital par des non-résidents compris entre 25 % et 50 %. Et 11 (contre 8) un taux inférieur à 25 %. Pour l’essentiel, ces participations sont des investissements de portefeuille, c’est-à-dire des opérations dans lesquelles un actionnaire seul ne détient pas plus de 10 % du capital.

Effet prix

Comment expliquer ce recul ? Selon la Banque de France, ce phénomène s’explique pour moitié par un effet prix dans un contexte d’effondrement du marché boursier. Les encours détenus par des non-résidents étaient placés dans des entreprises dont le cours de Bourse a baissé plus que la moyenne du CAC 40. Autre déterminant, de moindre importance : le désengagement (relatif) de ces investisseurs étrangers des entreprises françaises. Les ventes nettes d’actions par les non-résidents se sont ainsi élevées à 4,3 milliards d’euros en 2008.

L’origine géographique des détenteurs d’actions françaises du CAC 40

Ce phénomène n’a rien d’une spécificité française : la crise a entraîné un rapatriement des capitaux vers les pays d’origine. Les Etats-Unis ont ainsi rapatrié 150 milliards de dollars d’investissements de portefeuille aux troisième et quatrième trimestres 2008. Par ailleurs, les non-résidents ont liquidé pour 180 milliards de dollars d’actifs d’entreprises qu’ils possédaient sur le sol américain entre début 2008 et le premier trimestre 2009.

Trois entreprises et deux secteurs

En France, le reflux des capitaux étrangers pénalise cependant trois entreprises en particulier, dont la Banque de France n’a pas dévoilé l’identité : elles ont à elles seules fait l’objet de ventes se montant à 19,6 milliards d’euros !

La Banque précise néanmoins que la diminution des taux de détention est la plus marquée dans le secteur des services aux collectivités (- 7 points). S’agit-il d’un mouvement de défiance à l’encontre de Veolia Environnement ? Difficile de le savoir sur la base des données publiées par l’entreprise. L’actionnariat étranger recule aussi fortement dans les technologies de l’information (- 5,8 points). Un coup d’oeil dans les rapports annuels d’Alcatel-Lucent confirme en effet cette tendance.

Dans l’ensemble, les grands équilibres géographiques de l’actionnariat étranger des entreprises du CAC 40 n’ont pas été bousculés. La zone euro demeure le premier investisseur dans les entreprises françaises (15,4 % de la capitalisation boursière), suivie par les Etats-Unis (14 %) puis, bien plus loin en troisième position, par le Royaume-Uni (3,1 %).

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