Entretien

Quelle réforme pour le lycée ?

2 min
Sylvain David président de l'Apses

Votre association a rédigé une lettre ouverte à Luc Chatel, ministre de l’Education. Pourquoi ?

Nous voudrions éviter de rejouer le même film avec des acteurs différents ! Luc Chatel doit finaliser l’architecture du lycée qui se mettra en place à la rentrée 2010. Nous souhaitons nous assurer que les annonces faites par son prédécesseur, Xavier Darcos, sont acquises. Celui-ci avait déclaré en décembre 2008 que la série ES était nécessaire et il avait souhaité la généralisation des sciences économiques et sociales en classe de seconde.

Le rapport Descoings sur le lycée, remis en juin 2009, a rappelé de son côté les bons taux de réussite des élèves de la série ES dans l’enseignement supérieur. Il a reconnu que les filières technologiques ont des finalités différentes de la série ES, permettant notamment à un nombre important d’élèves d’accéder à l’enseignement supérieur court. Aussi, leur fusion n’est pas souhaitable. Plus généralement, les séries identifiées au lycée donnent la possibilité aux élèves de faire un choix d’orientation positif. Il faudrait peut-être que la spécialisation soit plus progressive et qu’il existe davantage de passerelles entre les séries. La présence d’enseignements de sciences économiques et sociales ailleurs qu’en première et terminale ES va dans ce sens.

Vous faites également des propositions...

Nous avons constaté au lycée une inflation encyclopédique dans les programmes qui génère un certain malaise. Or, il faudrait laisser plus de place à un apprentissage des démarches méthodologiques propres aux sciences sociales. Nous avons tenu des Assises de l’enseignement de SES en mai 2009, avec des enseignants du supérieur, où nous avons conclu qu’il était important d’initier davantage les élèves aux méthodes d’investigation. Par exemple nous souhaiterions que les séquences en demi-groupes soient l’occasion pour les élèves de recueillir, traiter et exploiter des données. Notre démarche pédagogique qui consiste à partir de thématiques contemporaines (l’emploi, la mondialisation, l’entreprise...) permet en effet aux jeunes d’appréhender le monde avec plus de discernement, dans un contexte particulièrement instable.

Propos recueillis par Naïri Nahapétian

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