Ne sacrifions plus le travail !
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Trente années de chômage de masse en France ont conduit à reléguer au second plan la question du travail, les conditions dans lesquelles il s’exerce et la satisfaction qu’il procure. Les politiques publiques se sont concentrées sur les moyens d’accroître les flux entrants dans les entreprises et de freiner les flux sortants, sans s’intéresser aux évolutions du travail. Les mesures, les plans et les dispositifs se sont succédé, se fixant pour seul objectif le développement ou le maintien du stock d’emplois.
Dans le même temps, entreprises et administrations ont transformé leur organisation : développement de la polyvalence, individualisation croissante des objectifs et des rémunérations, intensification, accélération des réorganisations et des mobilités... La pression externe du chômage a contribué à l’acceptation de ces évolutions par les salariés, sans réaction collective massive. Et la pression concurrentielle et la réduction des moyens publics ont conduit les entreprises et les administrations à les poursuivre.
Les effets pathologiques de ces évolutions du travail se sont rapidement fait sentir à travers la progression de maladies professionnelles et la dénonciation de formes d’organisation du travail productrices de stress. Pourtant, aucune mobilisation d’envergure durable ne s’est produite. L’actualité récente nous montre de façon dramatique qu’emploi et satisfaction au travail ne vont pas toujours de pair. Aujourd’hui, politiques, employeurs et syndicalistes semblent mobilisés pour aborder la question du travail. Il est grand temps. Mais cela ne pourra produire d’effets durables que si la priorité accordée à l’emploi ne conduit pas, une nouvelle fois, à sacrifier le travail.
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