Europe : l’argent des migrants

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Les immigrés de l’Union européenne ont envoyé 32 milliards d’euros dans leur pays d’origine en 2008, selon Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne (UE) 1. Un volume en croissance rapide : + 64 % en cinq ans. L’augmentation est encore plus spectaculaire si l’on s’intéresse aux seuls envois d’argent hors de l’Union : ils ont doublé sur la même période, de 11,5 milliards d’euros en 2004 à 22,5 milliards en 2008. Certes, ce chiffre a chuté en 2009 en raison de la crise, mais depuis la tendance est repartie à la hausse. Selon les dernières estimations de la Banque mondiale, les transferts des migrants vers les pays en développement devraient retrouver en 2011 le record atteint en 2008 à l’échelle planétaire.

Transferts d’argent des immigrés européens en 2008

Concernant l’Europe, les données d’Eurostat, tirées des statistiques de la balance des paiements, sont très en deçà de la réalité : elles ne tiennent pas compte des envois des étrangers non résidents (présence inférieure à un an) et bien sûr des transferts non déclarés, d’autant plus importants que les commissions prélevées par les agences, telles Western Union, sont élevées. Selon la Banque mondiale, les transferts des migrants de l’UE à 27 auraient plutôt atteint 42 milliards d’euros en 2008 (contre 32 aux Etats-Unis)... un montant proche de l’aide publique au développement des Etats de l’Union (48,5 milliards).

Quoi qu’il en soit, cette carte montre surtout où se trouvent les immigrés les plus fraîchement arrivés : en Espagne et en Italie. Ce sont en effet les pays d’où, de très loin, les immigrés envoient le plus d’argent à l’étranger. Tandis que dans un pays comme l’Allemagne, qui accueille pourtant le plus d’étrangers, les transferts sont devenus relativement faibles parce que les immigrés présents depuis longtemps sur le territoire allemand ont relâché leurs liens avec leur pays d’origine. Les vieux pays d’immigration sont en réalité de plus en plus des pays d’installation. Sans pour autant bien souvent que les immigrés cessent d’y être perçus comme des étrangers.

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