Gestion : les PME plus rentables
Les PME affichent une
II l y a plusieurs manières d’appréhender les performances d’une entreprise. La plus courante consiste à calculer son taux de marge* : on divise le résultat de l’entreprise par la valeur ajoutée** que son activité dégage. Selon ce calcul, les analystes de la Banque de France constatent que les performances des entreprises françaises se sont dégradées durant l’année 2008, et ce quelle que soit leur taille. Les hiérarchies restent cependant les mêmes : les grandes entreprises (de plus de 5 000 salariés) conservent une marge plus élevée que les entreprises de taille intermédiaire, aux effectifs compris entre 250 et 5 000 salariés et au chiffre d’affaires inférieur à 1,5 milliard d’euros), qui elles-mêmes réalisent une marge plus élevée que les PME.
Cette mesure est cependant un mauvais indicateur de la rentabilité réelle des entreprises. Le taux de marge croît en effet mécaniquement avec l’intensité capitalistique, c’est-à-dire avec la quantité de capital mobilisée par l’entreprise pour son activité. Et comme l’intensité en capital d’une entreprise croît elle-même avec sa taille... Pour avoir une image plus juste de la santé des entreprises, il faut donc calculer leur rentabilité économique***, c’est-à-dire rapporter leur résultat à l’ensemble des capitaux engagés dans l’activité. Le paysage change alors du tout au tout : depuis les années 1990, les PME affichent une rentabilité économique nettement supérieure aux intermédiaires et aux grandes entreprises, même si, comme ces dernières, leurs performances se sont dégradées en 2008. Même constat si l’on choisit de ne rapporter les résultats des entreprises qu’à leurs seuls fonds propres : on calcule alors leur rentabilité financière****.
Est-ce à dire que small is beautiful ? Non, nuance la Banque de France. D’une part, l’essor des défaillances depuis le début de la crise témoigne des difficultés d’un nombre croissant de PME. D’autre part, si les PME dans leur ensemble affichent une rentabilité supérieure aux autres entreprises, c’est qu’elles investissent moins que leurs consOeurs de plus grande taille. Prudence ou conséquence d’un accès plus difficile au crédit bancaire, elles sont aussi moins endettées. Ainsi, si les PME résistent bien à la crise, s’inquiète la Banque de France, leur timidité à investir pourrait bien, à terme, freiner leur développement.
Différence entre la valeur de la production et la valeur des biens et des services transformés ou détruits pendant le
résultat net de l'entreprise rapporté à ses