Opinion

Parlez paradis à votre banquier

2 min
Jean Merckaert directeur action et plaidoyer France au Secours catholique

Octobre 2009 : soudain drapées dans un manteau de vertu, l’ensemble des banques françaises annoncent, à l’Elysée, leur retrait des paradis fiscaux d’ici à mars 2010. Nous y sommes. Difficile de ne pas déchanter : sur les 467 filiales desdites banques répertoriées dans les paradis fiscaux en mars 2009, seules quatre devraient fermer (à Panama). Et pour cause : selon la France, il n’y aurait plus que 18 paradis fiscaux sur Terre : des places financières aussi stratégiques que Saint-Vincent et les Grenadines ou Saint-Kitts et Nevis... Exit, en revanche, le Luxembourg, la Suisse, les îles Caïmans, Singapour et autres Jersey !

Rien de nouveau sous les palmiers, donc. Fortis et son réseau de filiales offshore ont même conforté le leadership de BNP Paribas en la matière, déjà forte en 2008 de ses 189 filiales paradisiaques. Bien sûr, une bonne partie de ces filiales poursuit une activité légitime. Mais, faute de transparence, comment en être sûr ?

On sait, en revanche, les ravages des paradis fiscaux : protection du crime, instabilité financière, déficits publics, report de l’impôt sur les classes moyennes et populaires ainsi que les PME, détournement des richesses des pays en développement. Bien sûr, les banques ne sont pas les seules utilisatrices des paradis. Mais sans elles, les autres n’y auraient pas recours.

Quand on est client d’une banque, on a le droit de demander des explications à son banquier : c’est ce que vous propose de faire la campagne " Stop paradis fiscaux " en lui adressant un courrier. La proposition de lettre à son banquier est sur www.stopparadisfiscaux.fr

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