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Déchets ménagers : des poubelles toujours plus pleines

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Ce n’est pas encore le monde de Wall-E, le robot nettoyeur des studios Pixar, oublié sur une Terre-poubelle désertée par les hommes. Mais la montagne de déchets qu’ils produisent n’en continue pas moins de grimper, en dépit des politiques visant à stopper son expansion. Dans l’Union européenne, entre gaspillages, emballages, suremballages et produits dont la durée de vie se réduit, chaque citoyen a jeté en moyenne 524 kilos de déchets en 2008 (avec des écarts importants selon les Etats), 6 % de plus qu’il y a dix ans 1.

Les nouveaux Etats membres, longtemps privés des joies du consumérisme ne sont pas seuls en cause. Dans la vieille Europe, tous aggravent leur cas (+ 6 % en France), certains lourdement, y compris des pays réputés écologiquement vertueux : 20 % et plus d’augmentation en Suisse, en Suède, en Islande. Le pompon est décroché par le Danemark (+ 35 %), déjà en tête de ce triste palmarès. Parmi les Quinze, seule l’Allemagne jette moins (- 10 %).

Bien sûr, il y a le recyclage et le compostage, ces deux mamelles de la gestion durable des poubelles. Ils concernent désormais 40 % des déchets de l’Union (à côté de la mise en décharge et de l’incinération), contre 20 % en 1998. Un beau progrès, mais certains font beaucoup mieux que d’autres : alors qu’en France, cette part a progressé de 22 % à 33 % en une décennie, elle est passée en Italie de 15 % à 50 %. L’Autriche, déjà bien placée en 1998, est le pays européen qui recycle et composte le plus (70 %). Mais ces avancées ne doivent pas faire oublier que la mise en décharge, le pire mode de " gestion " des déchets, reste dominante. Ce qui n’est pas acceptable, en particulier dans des pays aussi riches que le Royaume-Uni et l’Irlande.

Pour aller plus loin et pousser les ménages à réduire le volume de leurs déchets, faut-il tarifer au poids l’enlèvement des poubelles, comme s’apprête à l’expérimenter la ville de Besançon ? Cela peut être une piste... sauf si ça pénalise les ménages qui n’ont pas de voiture pour aller à la déchetterie ou si cela en incite d’autres à recourir à la décharge sauvage. Le coeur du problème reste bien celui de la limitation de la production de déchets à la source, depuis la conception des produits jusqu’à leur conditionnement.

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