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Exploitation pétrolière : une industrie à hauts risques

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L’explosion de la plate-forme offshore Deepwater Horizon, le 20 avril dernier au large des côtes de la Louisiane, et la marée noire qui a suivi (elle pourrait dépasser 100 000 tonnes de brut), ont de nouveau rappelé combien l’exploitation pétrolière est une industrie à hauts risques. Au vu des quarante dernières années, les catastrophes y sont plutôt la règle que l’exception.

Les risques de l’industrie pétrolière

A commencer par les plates-formes offshore. Elles ont connu pas moins de 160 explosions, naufrages ou événements graves depuis 1970, causant la mort de 1 010 personnes. Certains de ces drames ont déjà entraîné des marées noires, dont en particulier l’accident de la plate-forme Ixtoc One en 1980, qui a relâché plus de 500 000 tonnes de brut dans le golfe du Mexique. A terre, installations de forage, pipe-lines et terminaux sont également exposés aux accidents graves : en Russie, par exemple, l’oléoduc Kharyaga-Oussinsk a cédé en 1994 et 65 000 tonnes de pétrole ont été répandues dans la taïga, deux fois et demie la marée noire de l’Erika. A cela il faut ajouter les raffineries et les usines pétrochimiques, où la fréquence des drames est proportionnelle à la concentration des installations, particulièrement élevée au Texas.

Négligences

Les problèmes les plus connus dans l’Hexagone concernent le transport maritime du brut. Depuis la marée noire du Torrey Canyon en 1967, qui a frappé les côtes britanniques et françaises, jusqu’à celle qui a touché les côtes sud-coréennes en 2007, en passant par l’Amoco Cadiz en 1978 et l’Erika en 1999, on ne compte pas moins de 70 accidents de tankers ayant entraîné des rejets compris entre 1 000 et 287 000 tonnes de pétrole.

A chaque accident, normes et procédures sont renforcées pour éviter qu’il ne se reproduise. Encore faut-il les respecter. Et au-delà des négligences coupables, à mesure que les réserves d’accès facile se raréfient, les risques liés à l’exploitation augmentent. La production offshore a décuplé depuis 1960 et sa part est passée de 10 % à 30 %. Mais il faut forer de plus en plus profondément : de quelques dizaines de mètres en Caspienne dans les années 1960 à plus de 3 000 mètres au large du Brésil aujourd’hui. Difficile, avec l’évolution de la demande et des prix, de résister à la tentation d’aller cueillir les fruits les plus inaccessibles, quitte à y laisser des plumes mazoutées. D’autant que ces catastrophes coûtent relativement peu aux firmes pétrolières, à côté des énormes profits qu’elles engrangent. Du moins jusqu’à présent.

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