Opinion

Non au pétrole sale du Canada

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Aloys Ligault chargé de mission RSE aux Amis de la Terre

Face à la diminution des réserves pétrolières, le Canada a fait le choix de se lancer à grande échelle dans l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta. Il s’agit d’un mélange de sable et de bitume qui se situe à quelques mètres sous le sol de la forêt boréale.

Son extraction nécessite de colossales quantités d’énergie et d’eau et rejette, sous la forme notamment de vapeur d’eau, plus de trois fois plus de gaz à effet de serre que l’extraction d’hydrocarbures dits " conventionnels ". Elle se fait, de surcroît, au détriment des conditions de vie des " premières nations ", les Amérindiens, qui habitent la province, ainsi que de la biodiversité de ces écosystèmes particulièrement fragiles.

Le choix d’avoir recours à ce type de ressources ne concerne pas seulement le Canada : il a des implications globales. Notamment parce que ce pétrole devrait rapidement arriver dans les stations-service du Vieux Continent. La Commission européenne prépare actuellement la révision d’une directive qui précise en particulier les taux minimaux de taxes que doivent subir les différents types de carburants dans l’Union. L’objectif de cette révision est de diminuer de 10 % les émissions de gaz à effet de serre liées aux carburants en les taxant de façon différenciée en fonction des émissions qu’ils engendrent. Or, ce projet ne prévoit à ce stade qu’une valeur par défaut pour chacun des hydrocarbures. Ce qui ne permet pas de prendre en compte le coût énergétique particulièrement élevé de l’extraction des sables bitumineux. En l’état, ce texte serait donc un formidable appel du pied à l’importation du pétrole " sale " issu des sables bitumineux.

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