Territoires

Chômage : la France inégale face à la crise

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Avec la crise, le chômage a explosé. Il touchait 9,3 % de la population active au deuxième trimestre 2010, contre 7,2 % deux ans plus tôt. Entre août 2008 et août 2010, les inscrits à Pôle emploi sont passés de 3,5 millions à 4,6 millions.

Écart du taux de chômage par zone d’emploi entre le 2e trimestre 2008 et le 2e trimestre 2010, en points de pourcentage

Cette envolée n’a épargné aucune des 348 zones d’emploi que compte la France métropolitaine, mais celles-ci ont été inégalement frappées. Alors que la hausse moyenne du chômage a été de 2,1 points de pourcentage à l’échelle nationale, celle-ci a varié de 0,1 point (à Mauriac, dans le Cantal), à 5,2 (à Morteau, dans le Doubs). Les zones où se concentrent les sièges sociaux et les activités de services et de recherche et développement (Paris et la petite couronne) comptent parmi celles qui ont le moins souffert. Mais c’est également le cas de bien des régions de la " France profonde " : Brioude, Aurillac, Saint-Flour en Auvergne, Auch et Oloron dans le Sud-Ouest, la Corse, Digne, Gap, Briançon au Sud-Est... Dans ces régions rurales, les bassins d’emploi sont réduits, les entreprises d’envergure nationale peu présentes et le taux de chômage correspond à la moyenne française. Mais l’économie y est relativement moins sensible aux chocs extérieurs. Ces " pays " qui s’en sortent le mieux ont aussi des atouts : situés souvent au sud de la Loire, ils jouissent d’un patrimoine naturel et culturel qui en fait des zones attractives pour de nombreux retraités et touristes. Ce qui nourrit en retour une économie de services.

A l’autre extrême, les zones où le chômage a le plus progressé sont souvent les régions industrielles qui étaient déjà les plus sinistrées (dans le Nord, l’Aisne, à Vierzon, Belfort...), mais aussi celles qui avaient réussi à maintenir ou reconstituer leur tissu industriel (comme Oyonnax, la Vallée de l’Arve, Saint-Nazaire) ou encore celles qui avaient fortement profité de l’essor des activités de logistique (Montargis, Pithiviers), ainsi que les zones frontalières de la Suisse et du Luxembourg, dont les activités financières ont été très affectées.

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