Le tour de l'économie en 10 étapes. Pour tous les curieux de 9 à 99 ans !

par Benoît Chervalier Coll. La boîte à culture, Dunod, 2010, 254 p., 20,90 euros.

Si vous ne comprenez rien à l’économie et que le sujet vous intéresse mais pas au point de devenir économiste, il n’y a que deux choses à faire. La première est de vous abonner à Alternatives Economiques ! La seconde, de vous précipiter sur ce livre, original à bien des égards.

Il a la particularité d’être construit, page après page, sur plusieurs niveaux de lecture complémentaires mais différenciés. Ainsi, sur n’importe quel domaine, on peut avoir rapidement quelques idées claires en termes de définition, de chiffres clés, de pièges à éviter, de rappels historiques, de batailles entre économistes, etc. On peut tout lire ou bien se contenter de picorer, faire une lecture de quelques minutes ou plus si affinité. On passe du décryptage du rôle de l’Etat et de l’économie de marché à celui de la finance et de la mondialisation, sans oublier l’entreprise ou l’Europe.

Champ de bataille

Le premier chapitre donne le la en montrant d’emblée que l’économie n’est pas une science, mais un champ d’affrontements idéologiques entre plusieurs représentations du monde. Les différences entre écoles de pensée sont ainsi régulièrement mobilisées au cours du livre pour montrer combien le débat public en économie peut être ouvert et renvoyer à des points de vue différents.

Pour autant, comme l’affirme l’auteur à la toute fin de l’ouvrage, chacun appréhendera les sujets traités avec " sa part de connaissances, de réflexion et de convictions ". Ici, un chapitre consacré à l’entreprise rappelle que l’un des objectifs des firmes est la conquête d’un espace de puissance. Là, un encadré sur le réchauffement climatique met en avant un climato-sceptique notoire. Ailleurs, les pays émergents sont censés avoir réussi grâce au libéralisme et visiblement l’auteur n’aime pas les progressions de dette publique. Et signalons également que la Banque royale créée par John Law n’avait rien de britannique !

Tromperie

Mais l’auteur se tient plutôt fidèlement à une présentation équilibrée des sujets, contrairement à L’économie du monde (2010, 72 p., 14 euros), de Johnny Acton et David Goldblatt, dont on se demande pourquoi Gallimard Jeunesse a voulu publier la traduction. Tellement riche en iconographies que les commentaires sont en petits caractères, ce dernier livre démarre par une définition libérale de l’économie, vante la course à la richesse, confond effet d’agglomération et main invisible et nous explique que les banques ne prêtent qu’à ceux qui peuvent rembourser, comme si la crise des subprime n’avait pas eu lieu !

Voir toutes nos notes de lectures

À la une

Laisser un commentaire
Seuls nos abonnés peuvent laisser des commentaires, abonnez-vous pour rejoindre le débat !