Alléger les rythmes scolaires
Le calendrier et le planning des élèves français sont trop lourds. Ils devraient être revus. Reste à lever les réticences, et elles sont nombreuses !
Le planning des écoliers français est particulièrement chargé : par rapport à leurs camarades européens, ce sont eux qui ont l’année scolaire la plus courte, tout en cumulant l’un des plus grands nombres d’heures de classe. Résultat : les journées de cours sont longues et épuisantes. Ce constat n’est pas nouveau, mais il a été aggravé par l’instauration de la semaine de quatre jours dans le primaire en 2008.
Avec des effets néfastes pour les enfants, en termes de performances scolaires et de vigilance, comme l’a souligné un rapport de l’Académie de médecine (voir "En savoir plus"). La semaine de quatre jours perturberait leur horloge biologique, altérerait leurs capacités de mémorisation et provoquerait des carences de sommeil.
Cinq heures de cours par jour
Il serait donc nécessaire de revenir en arrière. Un rapport de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires, remis en 2011 au gouvernement précédent, proposait d’étaler la semaine sur cinq jours en primaire et sur quatre jours et demi au collège, avec au maximum cinq heures de cours par jour en primaire et au cours des deux premières années du collège. Allégée, la journée ne serait pas forcément raccourcie pour autant : deux heures d’accompagnement éducatif seraient notamment introduites. Quant aux vacances d’été, elles seraient réduites à six semaines, tandis que toutes les vacances intermédiaires dureraient deux semaines.
Le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, s’est prononcé à plusieurs reprises pour une refonte des rythmes scolaires. Mais, pour l’instant, seul l’allongement des vacances de la Toussaint à deux semaines a été acté. Le plus dur reste à faire : convaincre toutes les parties prenantes, alors que nombre d’entre elles ont plutôt intérêt au statu quo.
Rallier tous les acteurs
C’est particulièrement vrai des professionnels du tourisme, qui voient d’un mauvais oeil le raccourcissement des vacances estivales ou une éventuelle réintroduction de l’école le samedi. Mais aussi des enseignants, qui vont devoir venir une ou deux demi-journées supplémentaires à l’école ; ou encore des parents, qui vont être obligés de réorganiser leur emploi du temps en conséquence. Sans oublier les collectivités locales, en charge du ramassage scolaire et de l’organisation des activités périscolaires. Des services qui leur coûtent cher, avec le risque de créer des inégalités supplémentaires entre les communes qui auront les moyens d’offrir un accueil hors temps scolaire de qualité et les autres. Quant aux élèves, il est peu probable qu’ils sautent de joie à la perspective de voir leurs grandes vacances rognées. Même si c’est pour leur bien.