Territoires

Migrations : morts aux frontières de l’Europe

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16 264. C’est le nombre de migrants illégaux morts en tentant de gagner l’Union européenne entre janvier 1993 et juin 2012 répertoriés par United, une association néerlandaise mobilisée pour la défense des droits des étrangers 1. Chaque année, ils sont des centaines à périr noyés au large des côtes africaines. A ces décès s’ajoutent les passagers clandestins morts asphyxiés dans les camions qui transitent entre Calais et Douvres, ceux qui meurent de faim ou de froid ou qui, en instance de renvoi, se suicident dans les centres de rétention.

Migrations : morts aux frontières de l’Europe

En publiant cette carte, les auteurs de l’Atlas des migrants en Europe2 soulignent qu’elle est "une représentation a minima d’une hécatombe ignorée". On peut en effet compter les corps retrouvés sans vie sur les plages, mais les noyés sont en réalité plus nombreux, les naufrages se produisant généralement loin des côtes. De même, il est très difficile d’apprécier les évolutions : une part de l’augmentation spectaculaire du nombre de morts tient au fait que les médias se sont saisis du sujet et que les situations sont mieux connues.

Mais cette augmentation est également, et surtout, attribuable au durcissement de la politique migratoire et au recul du droit d’asile, si bien que de plus en plus de migrants et d’exilés acceptent de prendre des risques toujours plus fous pour franchir les barrières. La majorité d’entre eux y parviennent, preuve de l’inefficacité, au-delà de leur inhumanité, des dispositifs très coûteux mis en place pour tenter de contrôler les flux. Des flux qui ne représentent in fine qu’une part minime de l’immigration illégale, l’immense majorité des sans-papiers étant arrivés en Europe avec un visa temporaire en bonne et due forme.

  • 1. United for Intercultural Action, Amsterdam (www.unitedagainstracism.org).
  • 2. 2e édition, sous la direction d’Olivier Clochard (Migreurop), Armand Colin, 2012, 144 p., 19,50 euros.

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