Opinion

Contre le mal-logement des jeunes

2 min
Claire Guichet membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese)

Le Cese a récemment publié un avis sur le logement autonome des jeunes. Sans mettre les 6,9 millions de 18-29 ans dans le même panier, il constate qu’ils sont touchés de manière accrue par la crise du logement. Alors qu’ils sont sommés d’être flexibles sur le marché du travail, celui du logement est très rigide et correspond mal à leurs besoins : ils ont de faibles ressources, tandis que les loyers explosent ; ils sont plutôt urbains, célibataires et mobiles, alors que le parc croît surtout grâce aux pavillons en zones périurbaines ; ils démarrent dans la vie, tandis qu’on leur demande des garanties inaccessibles.

Bombe

C’est une bombe à retardement pour la cohésion intergénérationnelle, car le sentiment d’injustice, légitime, explose. Si une action volontariste en faveur des parcs dédiés (résidences Crous, foyers de jeunes travailleurs) est nécessaire, c’est plus globalement à la crise du logement qu’il faut s’attaquer.

Ceci passe par l’optimisation de l’existant : rénovation, intermédiation locative, régulation des loyers du parc privé et potentielle réquisition. Mais aussi par une augmentation du parc privilégiant les zones denses et les logements sociaux à loyers accessibles, en s’appuyant sur la taxation des plus-values immobilières et sur un renforcement de la loi Solidarité et rénovation urbaine.

Universalité

Il faut également tendre vers une garantie universelle des risques locatifs, pour protéger les jeunes des demandes excessives de garants. Il faut enfin penser le logement de demain, où l’habitat partagé doit répondre aux changements sociétaux, environnementaux et démographiques. La très large majorité recueillie au Cese par cet avis montre que la société civile est prête à aller dans ce sens.

À la une

Laisser un commentaire
Seuls nos abonnés peuvent laisser des commentaires, abonnez-vous pour rejoindre le débat !
Sur le même sujet