Energie : le retard français
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"La France, et j’en prends ici l’engagement, se mobilisera dans la transition énergétique." Ce n’est pas une simple correction de cap que François Hollande, fraîchement élu, avait annoncé à la conférence environnementale du 14 septembre dernier, mais un véritable virement de bord, nécessitant de pousser hardiment la barre de la sobriété énergétique et de donner franchement de la toile aux énergies renouvelables : "L’enjeu, c’est de faire de la France la nation de l’excellence environnementale." Telle est officiellement l’ambition des discussions ouvertes depuis janvier dans le cadre du débat national sur la transition énergétique, qui doit aboutir à l’automne prochain à une loi de programmation. Mais il y a du pain sur la planche.
Au palmarès de l’efficacité énergétique*, l’Hexagone est distancé par nombre de ses voisins, y compris la Grèce et le Portugal. Quant aux progrès réalisés sur ce plan depuis vingt ans, ils placent les Français dans le peloton de queue, les Britanniques et les Allemands ayant fait deux fois mieux. Mêmes constats pour les énergies renouvelables : non seulement leur part dans la production hexagonale d’électricité est très en deçà de la moyenne européenne, mais, exception française, elle a même régressé par rapport à 1990.
Ces mauvaises performances, qui plombent au passage les comptes extérieurs et enrichissent les producteurs d’hydrocarbures au détriment de l’emploi hexagonal, sont en bonne partie le fait de l’endormissement de la France à l’ombre de ses centrales nucléaires. Les risques et les coûts réels de l’atome commencent cependant à être mieux perçus depuis la catastrophe de Fukushima. Le nucléaire reste toutefois encore largement considéré comme un pilier de l’indépendance énergétique de la France, mais les statistiques comptabilisant cette électricité comme une production nationale oublient que l’uranium est importé, notamment du Niger, voisin du Mali.
Quantité d'énergie nécessaire à la production d'un bien ou d'un service.
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