Climat : il est encore temps (introduction au dossier)

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Y aurait-il quelque chose de moins pourri en notre planète Terre, en proie à un réchauffement accéléré ? Eh bien, oui. Durant ces derniers mois, les bonnes nouvelles se sont enchaînées à la veille de la conférence de Lima au Pérou (du 1er au 12 décembre), dernière grande étape avant celle de Paris fin 2015, où devra être scellé un nouvel accord climatique international. Laurence Tubiana, l’ambassadrice en charge des négociations pour la France s’en était récemment félicitée.

Plus d’une centaine de chefs d’Etat réunis le 23 septembre à New York ont remis la question climatique au coeur des priorités. Et Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’Onu, est allé directement au sujet qui fâche en les appelant à donner un prix au carbone. A la conférence de Bonn sur le climat des 20-25 octobre dernier, les participants ont planché sur une version déjà bien avancée d’un futur accord climatique. On y a vu au passage le premier pays pétrolier du monde, l’Arabie Saoudite, adopter une attitude constructive. Une première. Le 5 novembre, lorsque le Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a présenté les conclusions - très inquiétantes - de son 5e rapport, il ne s’est pas vraiment trouvé de responsables pour minimiser la gravité de la situation. Et les voix des négationnistes, naguère complaisamment relayées par les médias, furent à cette occasion remarquablement absentes. Une semaine plus tard, lors du Sommet de l’Apec, la Chine et les Etats-Unis, jusque-là réticents à toute forme d’engagement devant la communauté internationale, annonçaient un accord sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre . Certes pas assez ambitieux, mais il marque un vrai progrès. Enfin, le 14 novembre dernier, face aux autres pays du G20, le Premier ministre australien Tony Abbott s’est retrouvé totalement isolé, dans son plaidoyer pro domo pour une croissance fondée sur la consommation frénétique de charbon.

Ainsi, le climat des négociations se réchauffe clairement, sur fond d’aggravation des dégâts dus au changement climatique, de ras-le-bol des citadins - chinois en particulier - face à l’air pollué et de chute spectaculaire des coûts de l’énergie verte. Ce n’était pas gagné d’avance. En 2009, à Copenhague, l’abandon du protocole de Kyoto au profit d’un simple accord sans valeur juridique fondé sur des engagements purement nationaux avait laissé craindre le pire. Aujourd’hui, les Etats semblent résolus à aller de l’avant, même si de nombreux sujets restent encore à régler, et notamment la question des moyens financiers pour aider les pays du Sud. Pour contenir le réchauffement sous un seuil supportable, il n’est plus possible de différer le moment d’agir.

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