Capitalisme : bibliographie

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Ouvrages historiques, essais brillants, mais aussi romans et films marquants, le capitalisme est une source importante de production intellectuelle et artistique.

L’histoire

Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle, par Fernand Braudel, 3 vol., éd. Armand Colin, 1979 (réédition : Livre de poche références, 2000).

Victoires et déboires, par Paul Bairoch, coll. Folio histoire, 3 vol., éd. Gallimard, 1997.

Le capitalisme, par Jean Baechler, coll. Folio histoire, 2 vol., éd. Gallimard, 1995.

L’ère du capital, par Eric J. Hobsbawm, éd. Arthème Fayard, 1978 (réédition : coll. Pluriel, éd. Hachette, 1997).

L’Europe technicienne ou Prométhée libéré, par David S. Landes, coll. Bibliothèque des Histoires, éd. Gallimard, 2000.

Difficile d’échapper à l’oeuvre monumentale de l’historien Fernand Braudel lorsqu’on s’intéresse à l’histoire du capitalisme. Les ouvrages de Paul Bairoch et Jean Baechler sont également devenus des classiques. Il seront bien complétés par les analyses plus politiques de l’historien britannique Eric Hobsbawm. Sur le rôle des innovations dans la dynamique du capitalisme, se référer à la somme de David S. Landes.

Quelques classiques

Le capital, par Karl Marx, dans OEuvres, tomes I et II, coll. Bibliothèque de la Pléiade, éd. Gallimard, 1963.

Capitalisme, socialisme et démocratie, par Joseph Schumpeter, coll. Bibliothèque historique, éd. Payot, 1990.

L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme, par Max Weber, coll. Tel, éd. Gallimard, 2004.

L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, par Vladimir I. Lénine, éd. Le Temps des cerises, 2001.

Le capitalisme aujourd’hui, par Andrew Shonfield, coll. Bibliothèque des sciences humaines, éd. Gallimard, 1967.

Régulation et crises du capitalisme, par Michel Aglietta, éd. Calmann-Lévy, 1976 (réédition : coll. Opus, éd. Odile Jacob, 1997).

Le capitalisme, par François Perroux, coll. Que sais-je ?, éd. PUF, 1948.

Casino Capitalism, par Susan Strange, éd. Basil Black, 1986 (réédition : éd. St. Martin’s Press, 1997).

Ce sont en quelque sorte les incontournables sur le sujet, et la liste est non exhaustive ! Le capitalisme a excité les esprits de bien des auteurs. Ils y ont souvent laissé parmi leurs meilleurs ouvrages. Quelquefois prémonitoires, comme celui de la britannique Susan Strange, décryptant dès 1986 les dérapages du capitalisme financier.

Les contemporains

Les cinq capitalismes, par Bruno Amable, coll. Economie humaine, éd. du Seuil, 2005.

Dérives du capitalisme financier, par Michel Aglietta et Antoine Rebérioux, coll. Bibliothèque d’économie, éd. Albin Michel, 2004.

Une théorie du capitalisme est-elle possible ?, par Robert Boyer, éd. Odile Jacob, 2004.

Le nouveau capitalisme, par Dominique Plihon, coll. Repères, éd. La Découverte, 2003.

Le nouvel esprit du capitalisme, par Luc Boltanski et Eve Chiapello, coll. NRF Essais, éd. Gallimard, 1999.

La réinvention des capitalismes, par Jean-François Bayart (dir.), éd. Karthala, 1993.

Global Political Economy : Contemporary Theories, par Ronen Palan (dir.), éd. Routledge, 2000.

L’école française de la régulation reste très prolifique en matière d’analyse du capitalisme contemporain. Elle a ainsi produit nombre des ouvrages les plus intéressants de ces dernières années sur le sujet. Il faut se tourner vers les politistes, comme Jean-François Bayart, pour comprendre comment le capitalisme est réinventé lorsqu’il arrive au Sud. Luc Boltanski et Eve Chiapello analysent le nouveau capitalisme en réseau. L’ouvrage de Ronen Palan offre une présentation synthétique des théories contemporaines qui cherchent à expliquer la nature du capitalisme.

La Chine

Quand la Chine change le monde, par Erik Izraëlewicz, éd. Grasset, 2005.

La Chine vers l’économie de marché, par Antoine Kernen, coll. Recherches internationales, éd. Karthala, 2004.

" Le devenir financier de la Chine ", Revue d’économie financière n°77, 2004.

L’économie chinoise, par Françoise Lemoine, coll. Repères, éd. La Découverte, 2003.

Au milieu des nouvelles puissances émergentes issues de l’ancien Sud, la Chine est celle qui a le mieux réussi son intégration dans le capitalisme mondial. Les ouvrages restent pourtant encore peu nombreux pour qui veut comprendre dans le détail les mutations économiques chinoises, la façon dont elles s’insèrent dans l’histoire du pays et les conséquences possibles pour l’avenir du capitalisme. Quelques ouvrages jettent les premières pistes.

Le capitalisme contesté

" L’altermondialisme a-t-il un avenir ? ", ", L’Economie politique n°25, janvier 2005, éd. Alternatives Economiques.

Altermondialisme, le nouveau mouvement d’émancipation ?, par Eddy Fougier, éd. Lignes de repères, 2004.

Le renouveau des mouvements contestataires à l’heure de la mondialisation, par Isabelle Sommier, coll. Champs, éd. Flammarion, 2003.

Quelle " autre mondialisation " ?, Revue du Mauss n°20, 2e semestre 2002, éd. La Découverte.

Un ensemble de publications pour mieux comprendre la nature du mouvement contemporain de contestation du capitalisme, ses problématiques, la progression de son pouvoir, mais aussi ses limites. Le livre d’Isabelle Sommier propose une mise en perspective historique du renouveau des mouvements sociaux.

Zoom Capitalisme : les films

Le cinéma s’est emparé des trans-formations économiques et sociales liées à la dynamique du capitalisme, en général pour réclamer la vigilance face à ses effets pervers. Liste non exhaustive de quelques classiques du genre.

Les temps modernes, de Charlie Chaplin, 1936.

Charlot avalé par les engrenages d’une puissante machine. Réquisitoire ironique, comme annoncé au début du film, contre la " grandeur de l’industrie " et la " beauté de la libre entreprise ".

Bread and Roses, de Ken Loach, 2000.

La vie, entre soumission et révolte, des immigrés mexicains employés dans des bureaux luxueux.

Mon oncle et Trafic, de Jacques Tati, 1958 et 1971.

L’absurdité de la société de consom mation et le délire de l’automobile.

Roger et moi et The Big One, de Michael Moore, 1989 et 1999.

Une dénonciation drôle et amère du capitalisme contemporain, l’omniprésence de son auteur pouvant s’avérer fatigante.

The Yes Men, de Chris Smith, Sarah Price et Dan Ollman, 2004.

De vrais canulars réalisés par deux Américains arrivant à se faire passer pour des représentants de l’OMC avec un discours antipauvres outrancier qui ne suscite aucune réaction de leurs auditoires (étudiants mis à part), prêts à tout accepter.

Zoom Les romans

Le périple de Baldassare, par Amin Maalouf, éd. Grasset, 2000 (réédition : Livre de poche, 2002).

Parti sur les routes en 1665, Baldassare, un Génois d’Orient, est à la poursuite d’un livre censé apporter le salut. Il traverse ainsi de long en large la Méditerranée et va jusqu’en Angleterre. A travers cette histoire, on découvre le fonctionnement des courants commerciaux de l’époque.

Germinal, par Emile Zola, éd. Livre de poche, 1885.

La révolte d’Etienne Lantier, chômeur, embauché à la mine de Montsou, où il découvre les conditions effroyables dans lesquelles les mineurs vivent et travaillent.

L’Ile mystérieuse, par Jules Verne, éd. Livre de poche, 1874.

Le célèbre roman d’aventures de Jules Verne décrit l’utopie économique du XIXe siècle, à la fois positiviste, progressiste et impérialiste. C’est aussi une réflexion sur l’entreprise, le travail et l’aliénation de l’homme occidental.

La grosse galette, par John Dos Passos, éd. Gallimard, 1986 (réédition : coll. Folio, éd. Gallimard).

Par l’un des plus grands romanciers du XXe siècle, un tableau saisissant des Etats-Unis des années 20, période de spéculation débridée qui va déboucher sur la Grande Crise. A lire également du même auteur : 42e Parallèle (le premier ouvrage de la trilogie dont La grosse galette est le troisième volume), qui décrit l’Amérique d’avant 1914, et le superbe Manhattan Transfer.

Les choses, par Georges Perec, éd. Pocket, 1965.

Remarquable analyse des mécanismes psychosociologiques de l’accumulation de marchandises, critique de la société de consommation, de la publicité et de la perte de sa singularité, fondue dans la masse anonyme de la classe moyenne. C’est aussi la difficulté, pendant la période des Trente Glorieuses pour des jeunes adultes diplômés, de concilier leurs aspirations à une vie intellectuelle bohème avec les tentations matérialistes que leur inspire la société de consommation.

Super Cannes et Millenium People, par James Graham Ballard, éd. Livre de poche, 2004, et Denoël, 2005.

La lourde ambiance conduisant à la folie meurtrière d’un capitalisme se présentant comme le paradis des dieux et à une révolte des classes moyennes qui finira par s’apaiser.

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