Economie

L’économie française s’affaiblit

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La croissance devrait plafonner à moins de 1 % du PIB en 2008. L’activité a même été négative au deuxième et au troisième trimestres 2008. Certes, l’économie française n’est pas seule à plonger, mais est-elle plus solide que celle de ses voisins ? La croissance du PIB au cours de la dernière décennie montre que l’activité a progressé en France à peu près au même rythme que dans l’ensemble de l’Union européenne à quinze ou qu’aux Etats-Unis. Il en est de même de la productivité du travail. Pourtant, depuis quelques années, l’économie française est à la peine, comme le montre la dégradation de son commerce extérieur.

Zoom Le spleen du commerce extérieur

La dégradation de l’économie française est révélée par le déficit croissant de ses échanges extérieurs, qu’il s’agisse des biens (produits agricoles, produits manufacturés et énergie) ou des services (lesquels intègrent le tourisme, les transports, les assurances, les redevances...). Certes, la hausse du coût de l’énergie a accentué la tendance, mais elle ne l’a pas créée : le solde extérieur se dégrade depuis 2002. La France est l’un des rares pays de l’Union à quinze où, tandis que la part de son activité consacrée aux importations de biens augmente, celle consacrée aux exportations diminue. C’est le signe que l’industrie française pâtit de l’appréciation de l’euro et qu’elle est davantage mise à mal par la mondialisation qu’elle n’en tire parti. Au contraire, en Allemagne la part des exportations dans le PIB a progressé de dix points en six ans. Le commerce extérieur y est un moteur important de la croissance, alors qu’il est un handicap pour la France.

Solde extérieur, en milliards d’euros
Exportations et importations de biens, en % du PIB
Evolution du taux de change de l’euro contre le dollar américain et le yen japonais, base 100 en 1999
Zoom Une croissance languissante

L a période 1997-2001, mais le ralentissement est général depuis 2002, sauf dans les nouveaux pays de l’Union : leur intégration (en 2003) leur a permis de mettre les bouchées doubles. Si la France a relativement bien tiré son épingle du jeu durant la première période (faisant notamment mieux que les Etats-Unis), il n’en est plus de même dans la deuxième : le ralentissement y est plus prononcé que chez ses homologues, Italie mise à part. Alors que l’Allemagne a connu en 2006 et 2007 un véritable rebond (avec un rythme de croissance par habitant avoisinant 3 % en moyenne), la France a plafonné à 1,6 % au cours de ces deux années, soit presque moitié moins que son principal partenaire.

Croissance du PIB par habitant (moyenne annuelle en %)
Zoom Les gains de productivité s’effritent

La productivité horaire en France figure parmi les plus élevées du monde. Ce qui n’a pas que des bons côtés : les employeurs écartent plus qu’ailleurs les travailleurs dont ils craignent qu’ils ne soient pas assez efficaces, ce qui engendre un important chômage d’exclusion. Entre 2000 et 2003, l’écart avec les autres pays s’est encore accentué, les entreprises s’efforçant de gagner en productivité pour absorber le choc des 35 heures. Mais, depuis 2004, les Etats-Unis ont de nouveau dépassé la France. Et comme la durée du travail y est nettement plus longue que chez nous, la productivité par personne occupée y est désormais assez nettement supérieure, alors que l’écart avec les autres pays européens demeure nettement en notre faveur, malgré une durée du travail plus courte en France.

La productivité globale des facteurs*, en revanche, n’a cessé de ralentir depuis 1995, ce qui signifie à la fois que la croissance économique requiert désormais davantage d’investissements et/ou d’embauches et que les gains potentiels de pouvoir d’achat s’amoindrissent. C’est une tendance que l’on constate dans beaucoup de pays (Allemagne, Belgique, Danemark, Pays-Bas, Irlande...), mais pas au Royaume-Uni, ni en Suède ou aux Etats-Unis (où elle augmente).

Ecart de productivité par personne occupée entre les principaux pays industrialisés et la France, en %
Ecart de productivité par heure de travail entre les principaux pays industrialisés et la France, en %
Evolution annuelle moyenne de la productivité globale des facteurs, en %

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