Société

Des discriminations de mieux en mieux évaluées

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Les hommes et les femmes ne naissent pas égaux selon leur sexe, leur couleur de peau ou leur orientation sexuelle. De plus en plus de données chiffrées rendent palpables les écarts qui existent en France dans ce domaine. Une Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (la Halde) a vu le jour en 2005. De quoi mettre en place des politiques de lutte plus efficaces que les appels aux bons sentiments comme les chartes et autres labels. Mais la discrimination n’explique qu’une partie des inégalités. Des facteurs plus profonds, comme l’origine sociale, la scolarité ou la précarité sont à l’oeuvre.

Zoom Quand les employeurs font le tri

Face à l’embauche, certains sont moins égaux que d’autres, comme le démontrent plusieurs expériences de "testing" réalisées en France dans des secteurs et des lieux très différents.

Selon une étude menée par l’université d’Evry, un Marocain ayant un nom et un prénom à consonance maghrébine doit envoyer 277 CV pour décrocher un entretien, contre 19 pour un candidat français ayant un nom et un prénom à consonance française...

Une enquête du Bureau international du travail portant sur des emplois peu qualifiés indique que les candidats sont traités de façon similaire dans 11 % des cas seulement, que le candidat dit "minoritaire" (d’origine noire africaine ou maghrébine) est préféré dans 19 % des cas quand celui dit "majoritaire" l’est dans 70 % des cas...

D’autres critères que la couleur de la peau ou le patronyme discriminent à l’embauche. Selon une opération menée par l’Observatoire des discriminations, toutes choses égales par ailleurs, une femme aurait 1,6 moins de chances qu’un homme d’être reçue en entretien. Mais c’est l’âge qui est le marqueur le plus fort : les quinquagénaires ont trois fois moins de chances d’être reçus que les 28-30 ans.

Zoom Traitements de défaveur

La discrimination ne frappe pas seulement sur les lieux de travail. Des loisirs à la santé, en passant par le logement, l’inégalité de traitement est présente dès qu’une situation de concurrence entre citoyens se fait jour. Ainsi, alors même que tous ne sont pas aussi souvent convoqués pour une visite d’appartement, un candidat locataire d’origine maghrébine obtient le logement dans 17 % des cas, contre 75 % pour le candidat de référence. Dans un tout autre domaine, deux enquêtes différentes estiment à environ 20 % la part de titulaires de la couverture maladie universelle refusés par les médecins spécialistes du secteur 2 (à dépassements d’honoraires), non en raison de leur couleur de peau, mais du fait de leurs bas niveaux de vie...

Taux de succès pour visiter un appartement puis pour l’obtenir*, en %, données 2006
Taux de refus de prise en consultation des titulaires de la CMU, par type de praticiens, en %, données 2006
Part d’homosexuels estimant avoir été discriminés du fait de leur orientation sexuelle au moins une fois lors de leur parcours professionnel, en %, données 2007
Zoom Pourquoi les hommes gagnent plus

Les salaires des femmes sont inférieurs de 25 % en moyenne à ceux des hommes. Un écart expliqué pour une grande part par des différences liées aux caractéristiques des postes occupés, la durée du temps de travail principalement, souvent plus subie que choisie. Mais au final, près de 7 points d’écart ne peuvent être expliqués par des facteurs "objectifs" et relèvent notamment de phénomènes de discriminations.

Ecart de salaire hommes-femmes en 2002, secteurs public et privé, en %

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