Comment ça va la France ? (II)

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Dans l’ensemble des indicateurs suivis par les organisations internationales, nous avons sélectionné de préférence des variables se rapportant à la situation des personnes, plutôt qu’aux moyens mis en oeuvre (l’espérance de vie plutôt que les dépenses de santé, par exemple). Et quand cela était possible, nous avons cherché à donner une image non seulement de la moyenne de la société, mais aussi de ses marges. Beaucoup d’autres choix auraient sans doute été possibles. Nous espérons seulement avoir montré que les dimensions du bien-être sont multiples et qu’un seul indicateur ne pourra jamais les capter.

Zoom Trop d’exclus du travail

Le travail constitue toujours le mode d’insertion sociale privilégié. La proportion de chômeurs de longue durée donne une première image de la capacité d’une économie à donner un travail à tous ceux qui en cherchent un. A cet égard, la France est en mauvaise posture. C’est un peu moins vrai en matière d’insertion des jeunes, si l’on considère la proportion de ceux qui sont à la fois sans travail et sortis du système éducatif au sein de l’ensemble de leur classe d’âge (et non au sein des seuls jeunes à la recherche d’un emploi, ce qui donne une image beaucoup plus alarmante).

Taux de chômage de longue durée* en 2008 (en % de la population active) et variation sur dix ans (en points de %)
Part des jeunes hommes de 15-19 ans sans activité scolaire ni professionnelle en 2006, en %
Zoom Les échecs de l’école

L’accès à l’éducation est une dimension essentielle du développement humain. Dans les pays riches, la scolarité a beau être obligatoire, elle n’est pas pour autant fructueuse pour tous. 12 % des jeunes de 18 à 24 ans sortent du système éducatif en troisième ou avant. La France n’est pas très bien placée non plus quand on considère le niveau d’études de l’ensemble de la population et sa progression.

12 % des jeunes sans qualification
Part de la population ayant un niveau supérieur ou égal au bac en 2006 (en %) et variation 1998-2006 (en points de %)
Zoom Sécurité : dans la moyenne

Les comparaisons internationales en matière de sécurité sont difficiles tant les pratiques sont différentes d’un pays à l’autre. Par exemple, le taux de victimation de nombre de pays du Nord de l’Europe est gonflé par la déclaration des vols de bicyclettes ! C’est pourquoi un délit le plus " objectif " possible a été choisi ici : les cambriolages avec effraction. La France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE. En matière d’agression contre les personnes, elle est mieux placée, mais les comparaisons internationales sont fragilisées par les différences culturelles et juridiques. En tout état de cause, les chiffres ne corroborent pas le fantasme sécuritaire dont certains font leur miel électoral.

Proportion de personnes signalant en 2004-2005 un cambriolage avec effraction sur les douze derniers mois, en %
Nombre de morts sur les routes en 2006 (pour un million d’habitants) et variation sur dix ans (en %)
Zoom Les Françaises actives... sauf en politique

Tous les indicateurs présentés pourraient faire l’objet d’une distinction sexuée, parfois à l’avantage des femmes, comme l’espérance de vie. Les variables présentées ici rendent compte de l’autonomie des femmes et de la part qu’elles prennent à la vie collective. Sachant qu’elles assument une part toujours plus importante des tâches ménagères, comme en témoigne leur moindre temps de loisirs.

Taux d’emploi des femmes de 25 à 54 ans en 2008 (en %) et variation sur dix ans (en points de %)
Différence de temps de loisirs entre hommes et femmes en 2006, en minutes (le signe positif désigne un avantage pour les hommes)

Le signe positif désigne un avantage pour les hommes

Revenu relatif des femmes en 2006, en proportion de celui des hommes
Proportion de femmes au Parlement en 2008 (en %) et variation sur dix ans (en points de %)
Zoom Alors, heureux ?

Les enquêtes statistiques nationales auprès des ménages incluent de plus en plus de questions du type : " De manière générale, à quel point êtes-vous satisfait de votre vie : pleinement, plutôt, pas du tout ? ". La vogue des données subjectives s’inspire d’une tradition utilitariste qui postule que tout ce qui compte, c’est la satisfaction des individus et que ceux-ci sont les mieux placés pour en juger. Deux postulats discutables : la satisfaction ressentie par les individus est une donnée à manier avec précaution, mais qui présente un réel intérêt.

Niveau de satisfaction à l’égard de l’existence en 2006, sur une échelle de 1 à 10

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