Economie

Combien coûte l’école ?

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Les dépenses de la France pour l’éducation rapportées au produit intérieur brut (PIB) se situent dans la moyenne des pays riches. Notre pays réduit cependant ses efforts depuis une dizaine d’années. L’Etat se désengage et les collectivités locales ne prennent le relais que partiellement. Comparativement, l’enseignement primaire et l’université sont les moins bien dotés. Dans le supérieur, les filières les plus élitistes sont bien mieux financées que les autres. Certes, l’argent n’est pas le seul facteur à prendre en compte dans les performances du système scolaire, mais le fléchissement actuel prépare mal l’avenir de notre pays.

Zoom Qui finance l’éducation ?

Près des trois quarts de la dépense intérieure d’éducation sont constitués de dépenses d’enseignement, qui elles-mêmes sont destinées pour les trois quarts aux salaires du personnel de l’Education nationale (52 % pour les enseignants, 22 % pour les autres personnels). La part de financement venant du privé demeure encore très marginale pour ce type de dépenses, mais elle est importante (plus de 40 %) pour les internats et les cantines. Elle est majoritaire pour la formation continue et représente 90 % des dépenses de fournitures scolaires. Les cours particuliers, en forte expansion, ne représentent encore qu’une faible part, mais ils sont malgré tout valorisés à près d’un milliard d’euros.

Sur longue période, on note un désengagement assez net de l’Etat : sa part dans l’ensemble des dépenses d’éducation est passée de 61 % à 55 %. Celle des ménages a eu tendance à décliner et celle des entreprises à augmenter. Ces dernières voient leurs dépenses progresser de façon régulière (35 % de plus que l’inflation au cours des dix dernières années), mais il est vrai que la France est à la traîne en matière de formation continue.

Evolution des dépenses d’éducation par type de financeur (en millions d’euros de 2007) et structure de financement de la dépense d’éducation en 1978 et 2007 (en %)
Répartition de la dépense d’éducation par type d’activité et de financeur, en 2007

* Ce poste regroupe diverses institutions comme le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) ou les enseignements artistiques hors système éducatif. La dépense de formation continue ne comprend pas les salaires des personnes en formation.

Répartition de la dépense d’éducation par type d’activité et de financeur, en 2007

* Ce poste regroupe diverses institutions comme le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) ou les enseignements artistiques hors système éducatif. La dépense de formation continue ne comprend pas les salaires des personnes en formation.

Zoom La France, élève moyenne

Dès le début des années 1990, l’effort d’éducation - à savoir l’ensemble des dépenses dans ce domaine rapporté au produit intérieur brut (PIB) - a commencé à stagner, puis a décliner. Entre 1997 et 2007, il est ainsi passé de 7,3 % à 6,6 % du PIB. Cette baisse n’est pas dramatique : la dépense d’éducation continue à augmenter, mais moins vite que la richesse ; et la période 1997-2001 a été marquée par une forte croissance du PIB. En outre, les années 1980 avaient donné lieu à un important effort de financement.

Dépenses publiques et privées d’enseignement selon le niveau d’enseignement, données 2005

* La colonne " tous niveaux " est supérieure au total des autres colonnes du fait de dépenses non comptabilisées dans les différents cycles.

Dépenses publiques et privées d’enseignement selon le niveau d’enseignement, données 2005

* La colonne " tous niveaux " est supérieure au total des autres colonnes du fait de dépenses non comptabilisées dans les différents cycles.

Au plan international, notre pays reste dans la moyenne, même s’il est assez loin de pays aussi différents que le Danemark et les Etats-Unis. Mais à trop se poursuivre, ce relâchement risque d’avoir un effet négatif sur l’économie française. Il y a en effet fort à parier que dans les années futures, les pays qui sortiront par le haut du jeu de la concurrence mondiale seront ceux où la main-d’oeuvre sera la mieux formée.

Evolution de la dépense intérieure d’éducation, en milliards d’euros de 2007 et en % du PIB
Zoom Le prix du savoir

Le coût des scolarités ne cesse d’augmenter. La rénovation des collèges et des lycées par les collectivités locales, puis la hausse des salaires des enseignants ont contribué à une croissance marquée des coûts dans l’enseignement secondaire à la fin des années 1980 et au début des années 1990. L’augmentation récente du coût par étudiant dans l’enseignement supérieur résulte de la baisse des effectifs, non compensée par une réduction équivalente du nombre d’enseignants.

Evolution de la dépense moyenne par élève en fonction du niveau d’enseignement, en euros de 2007

Entre primaire, secondaire et supérieur, les écarts reflètent pour une grande part les différences de salaires au sein du monde enseignant (un instituteur débutant gagne 1 300 euros et un maître de conférences 1 760 euros) et les taux d’encadrement (enseignants, mais aussi les personnels éducatifs et l’administration). Les inégalités les plus criantes sont celles qui existent au sein de l’enseignement supérieur, entre les élèves qui optent pour les voies sélectives (classes préparatoires aux grandes écoles et BTS) et les étudiants des filières générales.

Coût annuel moyen par élève selon le niveau d’enseignement, en euros

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