Pourquoi l’industrie est-elle vitale pour notre économie ?

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Bien que son poids n’ait cessé de reculer ces dernières décennies, l’industrie conserve un rôle crucial de locomotive dans l’économie. Tout d’abord, par ses consommations intermédiaires (les produits qu’elle utilise dans le cadre de ses processus de production), elle fait souvent travailler de nombreux autres secteurs. Ainsi, la chaîne de production d’un avion implique des motoristes, des équipementiers, des entreprises de sous-traitance, des prestataires de services, etc. Une hausse de l’activité dans le secteur de l’aéronautique a donc un effet décuplé dans le reste de l’économie.

Multiplicateurs de valeur ajoutée par secteur

Lecture : une unité supplémentaire de valeur ajoutée produite dans le secteur de l’aéronautique génère 4,8 unités de valeur ajoutée dans le reste de l’économie française.

Multiplicateurs de valeur ajoutée par secteur

Lecture : une unité supplémentaire de valeur ajoutée produite dans le secteur de l’aéronautique génère 4,8 unités de valeur ajoutée dans le reste de l’économie française.

Dépenses intérieures de recherche et développement en 2009, en millions d’euros
Solde commercial de l’industrie manufacturière de 2002 à 2011, en milliards d’euros

Cet effet d’entraînement se fait sentir sur l’emploi : une étude menée il y a quelques années dans le bassin grenoblois laissait ainsi apparaître qu’un emploi créé chez ST Microelectronics engendrait la création d’un autre emploi chez ses fournisseurs directs et de quatre emplois dans le tertiaire 1. A noter au passage que les métiers industriels figurent parmi les plus hautement qualifiés et sont mieux rémunérés que la moyenne, alors que l’économie a surtout créé ces dernières années des emplois dans les services à la personne, donc souvent des postes précaires et mal payés.

Par ailleurs, l’industrie est également à l’origine de 85 % de l’effort de recherche mené par les entreprises en France. L’innovation, moteur de la croissance future, repose donc presque exclusivement sur ses épaules. Enfin, elle joue un rôle dominant dans les échanges extérieurs : les produits industriels représentent les trois quarts des exportations. Sans Airbus exporté, la France ne pourrait plus payer les iPads, les écrans plats et les tonnes de t-shirts qu’elle ne produit pas sur son territoire. Aucune branche de services, pas même le tourisme, n’est en mesure de faire entrer les dizaines de milliards d’euros nécessaires au maintien du niveau de vie des Français ! C’est pourquoi la perte de compétitivité de l’industrie française, qui se traduit par un déficit croissant des échanges extérieurs, est si préoccupante.

  • 1. Voir " Pas d’avenir sans industrie ", Alternatives Economiques n° 266, février 2008, disponible dans nos archives en ligne.

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