Les CAP et BEP du tertiaire

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En concurrence avec des bacheliers

Le CAP a tendance à disparaître, sauf pour certaines spécialités particulières. Donc ces diplômés, dont plus des trois quarts sont des filles, ont surtout suivi des BEP. Les titulaires d’un CAP ou d’un BEP du tertiaire sont de plus en plus souvent en concurrence avec des jeunes plus diplômés, détenteurs d’un bac professionnel ou technologique, voire d’un bac + 2. Les postes auxquels ils se destinent, principalement dans la vente, les administrations et les services aux personnes, ont en effet beaucoup évolué et exigent des salariés de plus en plus de compétences relationnelles et de polyvalence.

Ainsi, les emplois administratifs de base sont aujourd’hui pratiquement fermés aux débutants n’ayant qu’un BEP. Parmi les aides-comptables, par exemple, les jeunes ayant au moins un bac sont devenus majoritaires. L’insertion des titulaires d’un CAP ou d’un BEP du tertiaire est du coup souvent difficile, surtout en début de vie active, comparé à leurs homologues des spécialités industrielles. Lors de leurs trois premières années de vie active, plus de la moitié (55 %) ont passé plus de six mois au chômage et 37 % y sont même restés plus d’un an. En 2013, 29 % d’entre eux sont toujours au chômage. On remarque également, parmi ces populations très féminisées, un taux important d’inactifs : 6 %.

Temps partiel subi

Lors de la première embauche, moins d’un quart de ces jeunes bénéficient d’un emploi à durée indéterminée. Trois ans après leur sortie de l’école, 46 % de ceux qui sont en emploi ont un CDI. Effet de la crise : c’est 10 points de moins que la génération 2004. Le salaire médian net au départ est bas : 1 066 euros. En 2013, il atteint 1 200 euros. Par ailleurs, à cette date, plus d’un tiers de ces jeunes travaillent à temps partiel, une proportion importante et d’autant plus dommageable que beaucoup disent subir ce temps partiel.

Ces diplômés, et notamment les titulaires d’un BEP secrétariat ou comptabilité, accèdent de moins en moins fréquemment aux emplois auxquels les prépare leur formation. Pour autant, ce niveau de diplôme conserve une valeur dans certaines spécialités, comme les métiers de la coiffure et de l’esthétique. En outre, ils accèdent à d’autres métiers, où ils sont en concurrence avec les non-diplômés : vendeurs, personnels d’entretien, agents de services, etc. Là encore, les diplômés ont des conditions d’insertion plus satisfaisantes.

Enfin, les CAP et BEP du tertiaire ouvrent la voie à une poursuite d’études dans les filières professionnelles et à des passerelles vers des filières technologiques qui permettent une meilleure insertion. Ils peuvent, par exemple, mener aux diplômes professionnels donnant accès à des carrières sanitaires et sociales (postes d’aides-soignants, etc.).

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