Les dégâts de la crise
La crise économique se traduit, en particulier dans les sociétés européennes, par une explosion du nombre de chômeurs : fin 2012, ils étaient près de 19 millions au sein de la zone euro. Mais le chômage ne frappe pas indistinctement toutes les couches sociales : il touche particulièrement les non-diplômés, les jeunes et les plus âgés. En France, près d’un quart des 18-24 ans présents sur le marché du travail (voir graphique) sont désormais au chômage. Dans le même temps, la crise a logiquement fait monter le taux de pauvreté monétaire quasiment partout sur le continent. Mais le chômage n’est pas seul en cause, car la pauvreté laborieuse augmente elle aussi, traduisant une dégradation parallèle des conditions d’emploi.
A ces difficultés conjoncturelles s’ajoutent des problèmes plus structurels, liés notamment à la démographie. Le vieillissement des populations européennes s’ajoute aux effets du chômage pour dégrader le ratio actifs/inactifs. Dans la zone euro, on compte aujourd’hui un actif en emploi pour 2,3 personnes (y compris les enfants et les retraités). Ces déséquilibres n’augurent rien de bon quant aux systèmes de financement de la protection sociale, et plus particulièrement des retraites.
Pas étonnant, dans ces conditions, que le pessimisme grandisse dans la population. Début 2013, selon une récente enquête, 75 % des Français jugeaient certain ou probable qu’eux-mêmes ou un de leurs proches se retrouvent un jour en situation de précarité.