La mondialisation se tasse un peu
La mondialisation économique a relativement peu pâti de la crise ouverte depuis 2009. Le ralentissement de la croissance mondiale a entraîné moins d’investissements internationaux, mais leur niveau reste élevé et peu éloigné de ceux qui prévalaient avant la crise. Même chose du côté de l’activité internationale des banques qui, globalement, n’a été que peu affectée par une crise financière d’ampleur considérable : on ne note pas d’effondrement, loin de là, les banques maintenant un haut niveau d’activité internationale. Enfin, bien qu’ayant été à l’origine de la crise, les Etats-Unis continuent d’attirer une proportion impressionnante de l’épargne mondiale.
Comment expliquer que la crise n’ait pas davantage remis en cause le mouvement de mondialisation ? Tout d’abord, les déboires liés à l’éclatement de la bulle financière des années 2000 n’ont pas touché tous les pays de la même façon. Nombre de pays émergents ont pu continuer à croître quand les pays industrialisés s’enfonçaient dans la récession. Depuis 2009, les Etats-Unis ont même réussi à retrouver un début croissance et continuent à marquer de leur empreinte le mouvement de mondialisation. Leurs entreprises et leurs banques s’en sortent désormais bien mieux que celles de l’Europe, un continent toujours englué dans les conséquences néfastes des politiques d’austérité généralisées.
Par ailleurs, le montant des capitaux disponibles prêts à s’investir reste considérable. Les investisseurs privés continuent à gérer des montants importants d’épargne, tandis que les interventions des banques centrales alimentent l’économie mondiale en liquidités. Enfin, la crise n’a pas entraîné de forte poussée des freins au commerce, à l’investissement ou aux placements financiers internationaux. Pour toutes ces raisons, la mondialisation ne pouvait que se poursuivre.