Financement : la BCE ne peut pas tout
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Grâce à l’action de la Banque centrale européenne (BCE), les tensions financières s’apaisent dans la zone euro depuis l’été 2012. La diminution de l’écart entre les taux d’intérêt auxquels les différents Etats membres peuvent emprunter en est le signe. Pour autant, malgré une nouvelle baisse des taux directeurs de la BCE en mai 2013, les taux des prêts bancaires aux entreprises ne diminuent guère en Grèce et au Portugal, mais également en Espagne ou en Italie. Et le volume de crédit continue de se contracter.
Le secteur bancaire reste en effet grevé par d’importantes créances douteuses dans les pays les plus touchés par la crise. Or ces Etats, laissés à eux-mêmes, ne sont pas en mesure de restructurer et de recapitaliser leurs banques. Le processus d’union bancaire, qui vise à transférer au niveau européen la supervision des banques, la résolution des crises bancaires et l’assurance des dépôts, avance difficilement.
L’action de la BCE est enfin compliquée par l’absence totale de coordination des politiques monétaires au niveau international. L’annonce par la Banque centrale américaine (la Fed), en mai dernier, de la fin imminente de sa politique d’achat de titres menée depuis 2009 a fait brutalement remonter les taux à long terme outre-Atlantique mais aussi, dans une moindre mesure, dans la zone euro, alors que la reprise y est plus que fragile. Au Japon, au contraire, pour lutter contre la déflation, le gouvernement de Shinzo Abe mène depuis fin 2012 une politique expansionniste spectaculaire qui a entraîné une chute vertigineuse du yen. Cette stratégie a fait renaître la peur d’une guerre des devises, dont la zone euro, qui n’a jamais conduit de politique de change, pourrait faire les frais.